Voici que nous est proposé un nouveau mariage de talents, et Frontiers n’y est cette fois pour rien puisque c’est Escape Music qui a ici béni l’union. Celle-ci, fomentée initialement par le vocaliste Lee Small (ex-Phenomena et Shy, Lionheart depuis l'an passé), consacre son rapprochement avec le guitariste Steve Grocott (Ten), le bassiste Brian J. Anthony (Steve Walsh - vocaliste de Kansas) et le batteur Dave Anthony (Dennis DeYoung - vocaliste de Styx). Ce mariage semble, au vu des protagonistes, pouvoir être de raison… aurions-nous donc raison de faire confiance à Signal Red en tentant - à la tête du client - l’écoute de cet "Under The Radar" ? Music Waves a osé pour vous.
Commençons par évoquer le genre musical proposé ici. Les Britanniques ont opté pour un hard rock mélodique plutôt rentre-dedans où quelques effluves heavy et power viennent parfois nous taquiner les oreilles. Question musiciens, la donne est simple, Lee Small chante comme Glenn Hughes (Deep Purple 73-76, Trapeze 69-73 et 91-94, Black Sabbath 86 et Black Country Communion depuis 2010) et Steve Grocott dispose d’un arsenal guitaristique dont il se sert à foison. Voilà où résident les deux caractéristiques marquantes de cet album, la similitude vocale précitée, ça saute aux tympans, et l’omniprésence des guitares, là c’est un euphémisme.
L’opus est en effet particulièrement orchestré autour des barrières de guitares rythmiques dressées par Grocott qui aligne également solo sur solo en format longue durée (serait-il frustré chez Ten ?). Son jeu est complété par de vigoureux synthés dont il a également la charge. Question mélodies, Signal Red n’en est pas avare. Elles ne sont pas d’impact immédiat car le combo envoie tellement de sons que l’auditeur ne sait souvent plus où donner des oreilles. Mais une fois les premières écoutes digérées, elles se découvrent telle une mariée lors de sa nuit de noces. A qui sait attendre, le temps ouvre ses portes.
Ainsi, vous pourrez profiter ici des dynamiques 'Defiant' et 'Pyramids Of Mars' mélodiquement imparables, 'Houdini' même s’il est regrettable que le solo final pâtisse d’une baisse de volume trop précipitée lors de son achèvement, 'Stronger' et son pacifique rythme, et 'Emotions On Motion', ballade bien troussée. A un degré moindre, vous devriez tout de même être accrochés par 'Monster Truck' et ses claviers 80’s, les synthés rois et les étourdissantes guitares de l'épique et progressif 'The Time Machine' et le percutant 'Making Contact'.
Nous aurions pu nous attendre à un opus tirant davantage vers l’AOR à la lecture du line-up de Signal Red et c’est donc une petite surprise qui nous attend en découvrant une ambiance bien plus musclée que prévue. L’opus est varié et surtout particulièrement riche, cette profusion sonore peut tout aussi bien repaître vos appétences que gaver votre fringale. Voilà donc une œuvre à manier avec précaution mais assurément à ne pas laisser sur le bord de la route. Seule la curiosité vous permettra de vous faire votre propre opinion.