"Spirit of Man" est le cinquième album solo de Bob Catley et le second non écrit par Gary Hughes, le mentor de Ten. C'est à Paul Hodson qu'était revenu l'honneur d'écrire le précédent album "When Empires Burn" : en comparaison de la trilogie épique qui l'avait précédée, le ton s'était durci faisant place à un hard-rock puissant mais toujours très mélodique. Pour ce nouvel opus, Bob Catley a cette fois-ci travaillé avec les méconnus Dave Thompson et Paul Uttley, du groupe Lost Weekend.
Au premier abord, ce "Spirit of Man" semble dans le droite lignée de son prédécesseur c'est-à-dire assez heavy mais néanmoins orienté FM. Les deux premiers titres sont formidables en tout point (couplets, refrains et riffs devastateurs sur "Heart of Stone") et vocalement Bob est au meilleur de sa forme. "In the name of the cause" et "Blinded by a lie" sont un ton en dessous mais bénéficient encore de l'enthousiasme engendré par les deux premiers titres. "Last snows of winter" est une ballade habitée par un incontestable souffle épique (un peu pompeux certes mais c'est peut-être pour cela qu'on l'aime le Bob). Un futur classique à n'en pas douter qui aurait pu se trouver sur "Middle Earth" par exemple. "Spirit of Man" ravira également les fans de Magnum, un titre un peu moins accrocheur mais qui se bonifie avec les écoutes.
Il est dommage que par la suite on ne retrouve que rarement la qualité de la première partie. Les titres se font plus calmes et somme toute moins convaincants. Les sons de claviers assez datés s'y font plus audibles et donc plus dérangeants. En particulier, "Lost to the Night" et son feeling AOR semble complètement déplacée au sein de cet opus. Seule "End of the story" est une totale réussite notamment par sa construction épique qui ravira les nostalgiques des plus grands titres de Magnum.
On ne peut que regretter que la volonté de concilier plusieurs facettes se traduise par un déséquilibre aussi net car ce "Spirit of Man" est finalement assez réussi. Néanmoins, on savourera sans modération les nombreux grands moments de ce disque qui font sûrement partie du meilleur de sa discographie.