L’air de rien, avec cet "Atomic Generation", sa onzième livraison studio, FM vient de sortir plus d’albums depuis sa reformation que durant sa période dorée des années 80/90. Autant dire que si certaines reformations font long feu, ce n’est pas le cas pour les vétérans britanniques qui enfilent les opus de qualité comme des perles depuis 2010. Comme d’habitude pour les parutions concernant les têtes de gondoles, les annonces se multiplient pour nous convaincre qu’il ne va pas falloir manquer le meilleur album du groupe. Pour "Atomic Generation", c’est Steve Overland qui n’hésite pas à nous prévenir que nous allons avoir affaire à : "l’album de FM le plus mature et complet". Il reste désormais à savoir ce que le frontman entend par ces termes alléchants.
Si par complet, le chanteur veut parler d’une approche assez exhaustive des différentes faces de l’identité de FM, autant dire qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Tous les amateurs pourront trouver ici ce qu’ils préfèrent chez la légende britannique. Pour ceux qui seront les plus sensibles à la facette la plus AOR du quintet, ‘Too Much Of A Good Thing’ ou ‘Follow Your Heart’ viendront enrichir le stock de titres imparables qu’Overland, Kirkpatrick & Cie ont déjà pu offrir depuis leurs débuts. Ancrés dans les 80’s, dotés d’un beau dynamisme et de refrains toujours accrocheurs, ils représentent de nouveaux joyaux de la couronne. C’est également le cas de ‘Black Magic’ ou ‘In It For The Money’ dans un domaine plus puissant mais toujours mélodique, le premier profitant également de chœurs fédérateurs pour un résultat final hymnique.
FM n’hésite pas non plus à plonger dans un AOR popisant et westcoast le temps de ‘Killed By Love’ ou ‘Golden Days’ dont la légèreté participe au vent de fraîcheur général de cet opus. Plus surprenants, même si les Londoniens ont déjà flirté avec ces territoires, ‘Playing Tricks On Me’ se fait très bluesy avec le renfort de lignes de cuivres, alors que ‘Make The Best Of What You Got’ intègre quelques accents soul qui, jumelés à un refrain cinglant et toujours imparable, renforcent une énergie positive et communicative. Enfin, si la ballade hyper classique ‘Do You Love Me Enough’ a déjà été entendue 1.000 fois et que ‘Stronger’ confond puissance et lourdeur malgré une superbe intro purplienne à l’orgue, la fin d’album échappe à une trop grande baisse d’intensité grâce à la délicate ballade ‘Love Is The Law’ sur laquelle Steve Overland fait une nouvelle démonstration de sa capacité à transmettre des émotions à fleur de peau, se faisant autant envoûtant qu’apaisant.
Le résultat global se retrouve donc une nouvelle fois au-dessus de la moyenne et FM conforte à nouveau sa place de leader du genre mélodique. Pourtant, s’il se veut un bon résumé des différentes facettes de l’identité du groupe, "Atomic Generation" finit par manquer légèrement de cohérence. Heureusement, le talent d’interprétation, la maîtrise de l’art du refrain imparable et la qualité de la quasi-totalité des titres font passer l’ensemble avec plaisir.