Entamée en 2008, l'exhumation d'archives et autres titres inédits de Jean-Pierre Louveton (JPL) voit la parution d'un troisième volet en 2018, soit à peine deux ans après son prédécesseur là où il avait fallu attendre 8 années entre les deux premiers tomes de la série.
Composées de morceaux restés au fond d'un tiroir, d'anciens titres déjà publiés et complètement remis au goût du jour ou encore de nouvelles compositions, ces "Rétrospections" voient JPL produire une musique très personnelle, quelque peu différente de ses travaux publiés sur ses deux derniers albums solo qui sonnent plus comme un travail de groupe.
Accompagné du seul Jean-Baptiste Itier (Nemo), toujours aussi bon derrière ses fûts, tout en offrant également un solo à Thibault Maurin, JPL s'occupe de tout le reste, et il le fait plutôt bien. Inévitablement, la guitare tient le rôle central de l'ensemble des compositions et son interprète nous démontre encore une fois qu'il est un sacré bon musicien, n'hésitant pas à déclencher des riffs rugueux parfois très rentre-dedans ('Luvmoovs', 'Un Doigt sur la Gâchette') mais aussi très mélodiques à la façon d'un Joe Satriani ('No Speed Limit'), le tout porté par des rythmiques comprenant quelques ruptures de bon aloi ou intégrant une mécanique impaire histoire de garder le contact avec la sphère progressive.
Ces saillies pourraient confiner à la caricature des albums typés "guitar-hero", mais notre artiste évite le piège en variant les styles, les sonorités, et en accompagnant tout cela de quelques parties chantées, cependant loin d'être majoritaires. Ces morceaux libèrent ainsi une énergie brute, plus directe que les compositions habituellement proposées par JPL dans le cadre de ses productions en groupe.
Les aspects progressifs se retrouvent quant à eux principalement sur deux titres qui n'auraient pas dépareillé "MMXIV" ou "Le Livre Blanc". C'est tout d'abord 'Une Etrange Idée', avec son refrain à la mélodie imparable qui vient proposer un premier temps fort, tandis que 'Mes Heures Sombres' se révèle comme le mmorceau le plus abouti, tant dans ses développements rendus possibles par sa durée que dans sa réalisation soignée, permettant une écoute à plusieurs niveaux bien dans l'esprit plus traditionnel de notre artiste.
Avec ses "Rétrospections", Jean-Pierre Louveton s'offre des parenthèses rafraîchissantes, peut-être moins sophistiquées que ses productions plus "conventionnelles", mais non dénuées d'intérêt pour qui aime à suivre l'artiste dans ses multiples facettes. Ce troisième volume ne dépare pas le tableau, bien au contraire.