Est-il toujours nécessaire de présenter les suédois d’Andromeda ? Avec un « Extension of the Wish » album de la découverte, « II=I » celui de la maturation… « Chimera » serait-il celui de la consécration ?
Le groupe a enfin établi son line up définitif avec l’arrivée d’un bassiste ce qui permet à Johan Reinholdz de se consacrer uniquement à la guitare…
Tout commence avec un « Periscope » dans la droite lignée des précédentes productions du groupe à savoir un métal progressif technique aux riffs catchy, aux refrains entêtants qui ne vous lâchent plus, aux soli dévastateurs et aux breaks très inspirés... De l’Andromeda dans ce qui se fait de mieux !
Mais ceux qui s’attendent à une avalanche de notes descendues à la vitesse de la lumière seront surpris à l’écoute des deux titres qui suivent. En effet, l’auditeur pourra être déçu par « In the End » qui s’avère être trop convenu et nous laisse sur notre faim surtout après une telle entame…
Fort heureusement, les suédois se rattrapent en nous proposant par la suite un morceau auquel ils ne nous ont pas trop habitués par le passé : « The Hidden Place » où le feeling tant des compos mais surtout du talent indéniable de Dave Fremberg sont mis en avant et en particulier au moment des refrains. A cet égard et dans ce type de morceau, son timbre de voix très proche d’un Kimball (Toto) fait merveille.
Après cet intermède de qualité, l’intro caractérisée par les claviers furieux de « Going Under » nous ramène à la réalité d’un prog métal plus traditionnel pour les suédois… Ce morceau comme ceux qui suivent respecte la tradition « andromedienne » qui consiste à proposer des titres hyper rythmés, aux breaks ravageurs. Citons le très Dream Theater « The Cage of Me », le très rock « No Guidelines » et la pièce maîtresse qu’est « Inner Circle » dont le début planant façon Pink Floyd ne nous permet pas de deviner l’apothéose finale qui nous attend…
Souvent comparés au Dream Theater des origines, « Chimera » s’adresse donc en premier lieu aux amateurs de prog metal traditionnel… A ce titre, ceux qui sont déçus par la direction prise par les new-yorkais seront comblés par cet album tant les artifices propres au genre y sont représentés avec un chant de plus en plus affirmé au point de devenir un point fort - ce qui était loin d’être évident quand on se souvient des éditions de « Extension of the Wish »… Preuve en est, le groupe déroge à sa règle qui consistait à nous gratifier d’un instrumental hors-norme pièce maîtresse qui justifiait à lui seul l’achat des précédents opus….
Andromeda pourra d'un autre coté décevoir certains de ses fans de la 1ère heure, car les suédois sans trop le montrer entament une mini-évolution en douceur en se démarquant quelque peu de l’image de groupe hyper technique et en proposant un album mixte, composé de titres qui ont fait sa renommée (« Periscope », « Inner Circle »…) mais également de morceaux plus subtils où chaque membre montre qu’il est autre chose qu’un monstre aux descentes vertigineuses de notes. Il suffit d'écouter le sublime « The Hidden Place » ou l’apparemment anodin « Blink of an eye » magnifié par sa fin au piano acoustique de toute beauté pour s'en convaincre…