Ce 3e album pour Dark Suns marque un tournant dans la musique des allemands quasi-inconnus à cette époque de la scène progressive… En effet, les précédentes productions et en particulier l’avant-dernière (« Swanlike ») avait marqué l’audience avec un dark métal progressif à la croisée des chemins entre Opeth et Katatonia… Cette fois-ci, « Existence » lorgne plutôt du côté de Pain of Salvation pour lequel Dark Suns a ouvert dans le cadre de leur dernière tournée.
L’album débute par un speech avec pour scène des rires et cris d’enfants jouant dans une cours un jour de pluie… Après avoir planté le décor, Dark Suns nous emmène en terrain familier puisque nous retrouvons globalement le metal progressif mélancolique et tourmenté des suédois de Pain Of Salvation. Entre les mélodies particulièrement entraînantes, les riffs heavy et saccadés des superbes « The Euphoric Senses » et « Her and the Element » ou la tristesse des nappes de claviers et de la guitare acoustique enchanteresse du sublime « Daydream », sans oublier l’indispensable talent d’un Niko Knappe presque parfait clone du génial Daniel Gildenlow, la quasi totalité des compositions des allemands pourraient facilement faire office d’hommage à Pain Of Salvation!
Le talent de tous les membres est mis au service de sublimes mélodies alternant la mélancolie et les passages nerveux très inspirés… Et même si aucun morceau ne sort réellement du lot, notons quand même les pièces maîtresses que sont « You, a Phantom Still » où des riffs heavy hypnotiques côtoient du piano sur fond de double pédale ou encore le titre qui clôture ce merveilleux voyage : « One Endless Childish day »…
« Existence » est clairement destiné aux fans de Pain Of Salvation et en particulier ceux qui ont pu être déçus à l'époque par « Be ». A ce titre, Dark Suns évite l’écueil de l’album concept qui consiste à pousser tellement loin la notion de concept que l’auditeur est déboussolé… Un groupe à découvrir d'urgence !