ARTISTE:

NIGHTSHADE

(FRANCE)
TITRE:

1426

(2018)
LABEL:

DOOWEET

GENRE:

METALCORE

TAGS:
"Une œuvre qui impose son âme noire et sa tristesse profonde, puis qui déploie son identité sans jamais se confondre avec ses modèles."
THIBAUTK (05.03.2018)  
4/5
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Le cœur en miettes, l'âme évaporée s'effrite puis transcende son espace matériel et déborde d'un désir de repos sur une mer d'huile. NightShade nourrit ces âmes égarées de substances psychotiques, de colère nécessaire pour franchir les crevasses qui s'éboulent sous nos pieds. L'âme du combo issue du metalcore mâtiné de death fait écho à une intériorité délabrée. En effet la formation poursuit son exploration des matières grises ou noires, continue son érection d'un décor dévasté noyé de cendres...

Les substances grisâtres du cortex tourmenté, les êtres éparpillés, concassés, pilonnés par une vie implacable parsèment cet opus. Car les fantômes perdus luttent dans une histoire trouble, un conte de fée désenchanté : le héros séparé de sa moitié, déchiré par ses sentiments, tourmenté par son amour brisé, qui le poussent jusqu'au voyage duquel on ne revient pas. La noirceur est ainsi de mise, comme si aucun salut ne pouvait émerger d'une musique aussi glauque.

Plongée en abîme, visage blême, effluves envoûtantes, tel est le premier point d’ancrage de cette descente aux enfers. Au son de guitares dépouillées à la manière de Linkin Park et d'une batterie sautillante, la galette démarre. A peine le climat se met-il en place avec douceur que les vibrations enrobent nos âmes moites de peine. Alors la guitare noie la piste sous une lourdeur cadavérique, les cordes vocales résonnent, le bolide est lancé à pleine vitesse ('1426'). Ce vaisseau de velours navigue sur des ondes tempétueuses entre djent et progressif.

La musique a atteint sa pleine maturation, car sa personnalité s'exprime dorénavant de manière plus évidente : la voix trouve sa place entre intonations criardes, cavernes glauques et duo interprétant un ballet infernal ; les riffs sont ciselés avec application ('Save It For The Depths') ; parfois le rythme épouse des contours plus terriens ('Inclusive') ou des partitions syncopées expulsées avec frénésie ou comme si la survie en dépendait ; des cris presque black résonnent ('Snake in The Grass'). La contemplation de ce tableau mortuaire est de mise, une contemplation des tourments intérieurs ('Moonchild' ou 'Phaleanopsis'). Les rythmes sont donc variés, les intentions multiples, les sensations colorées fusent de toutes parts.

Mais l'expulsion jubilatoire, le coït final survient lorsque l'opus se termine ('Aokighara') avec des ornementations dignes de Fear Factory ('Timelessness') ou un piano aérien floydien qui nous guident vers une tragédie antique. Les contours vibratoires de cet ultime voyage étalent une beauté transcendantale, causent des trous au cœur qui ne se refermeront jamais... tristesse à l'état pur.

Après un album intéressant ("Predilections"), le groupe explore une nouvelle palette de couleurs musicales pour construire un opus grandiose, une histoire sombre qui impose son âme grisâtre. Un album à écouter d'urgence, qui marie rythmes trépidants, interventions violentes et terreurs harmoniques, qui est aussi la synthèse d'une littérature américaine désabusée (Michael Collins), ou bien un cri bouleversant retentissant dans la nuit glaciale d'un hiver habité d'ombres décharnées et d'espoirs déchus.


Plus d'information sur https://www.facebook.com/nightshadeofficial





LISTE DES PISTES:
01. 1426 - 3:17
02. Save It For The Depths - 3:48
03. Inclusive - 3:14
04. Purpose - 2:44
05. Brothers In Arms - 3:13
06. Phalaenopsis - 4:45
07. Ruins - 3:46
08. Snake in the grass - 4:04
09. Moonchild - 3:47
10. Aokigahara - 3:47

FORMATION:
Bastien Deleule: Guitares
Etienne Gonin: Basse
Gerald Audiard: Guitares
Trevor Birnie: Chant
Vincent Vidal: Batterie
   
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