Déjà 10 albums au compteur en 10 ans de carrière pour Crystal Ball, dont la renommée n'est certainement pas à la hauteur de leur régularité et de leur application. "Crystallizer" continue sur la lancée de ses prédécesseurs en proposant un hard rock mélodique de bonne facture dont nos amis suisses ont le secret.
Comme à l'accoutumée dans ce genre d'album, le titre qui ouvre le bal est efficace, rentre-dedans et très mélodique. Il illustre parfaitement ce que Crystal Ball a dans les tripes. Ainsi, le chant de Steven Mageney est redoutablement entraînant, dans le sillage de son compatriote Mark Fox (Shakra) avec des accents de Andi Deris (Helloween). Sa voix possède ce petit fond rocailleux qui caractérise si bien le hard rock y compris lorsqu'elle s'envole vers des aigus. Elle compte pour beaucoup dans la dynamique et la musicalité de l'ensemble. Sur le plan mélodique elle participe également à ce petit côté happy metal défendu notamment par Freedom Call, dans un registre moins power évidemment.
Musicalement, les deux guitaristes assurent le job sans faillir. A part quelques solos, on ne trouvera rien de très flamboyant, l'originalité et la prise de risques ne semblant pas faire partie du cahier des charges. Rythmiquement, l'album reste assez linéaire mais donne envie de taper du pied. Quelques passages sont plus lourds et metal alors que d'autres sont plus légers, apportant une certaine nuance à défaut de surprises et de contrastes. 'Gentleman's Agreement' essaye précisément de souligner différentes teintes alternant gros riffs, arpèges et solo quasi aérien. Alors que 'S.O.S.' ou 'Alive For Evermore' jouent le rôle du rouleau compresseur irrésistible. De nombreux titres se présentent davantage comme des hymnes imparables, à grand renfort de chœurs. C'est le cas de l'orientalisant 'Death On The Holy Ground' ou de 'Crystallizer'.
Voilà un album agréable à écouter, qui aurait peut-être connu une gloire incommensurable au début des années 90. On peut affirmer que Crystal Ball maîtrise son sujet car on ne relève que peu de défauts à ce "Crystallizer" qui trouvera son public et le comblera.