Derrière les apparences d'un nouveau groupe nommé Light The Torch, se cache en fait Devil You Know qui nous avait livré deux très bons albums de metalcore modernes, séduisants et commercialement couronnés de succès. "Revival", comme son nom l'indique signe donc un nouveau départ avec un changement de batteur en la personne de Mike Sciulara (Extinction A.D.) après le départ de John Sankey, mais aussi dans une certaine mesure d'orientation musicale. Cet album a été enregistré avec l'aide de Josh Gilbert (Bullet For My Valentine, Suicide Silence).
Alors qu'Howard Jones a traversé de terribles épreuves personnelles, le groupe a eu la volonté de repartir du bon pied avec un message positif et optimiste consistant à allumer la lumière dans un environnement plutôt ténébreux et dépressif. C'est donc avec une musique plus enlevée, se ressourçant quelque peu dans la fontaine de jouvence du heavy metal que les Américains proposent ce "Revival" qui, en effet, change d'ambiance par rapport aux albums de Devil You Know. Un des changements les plus remarquables est le chant du charismatique Howard Jones qui est globalement moins rageur mais tout en puissance et très majoritairement clair. Alors qu'il avait connu le succès avec Killswitch Engage, le chanteur semble tourner une page importante dans sa carrière. Musicalement, on ressent aussi cette volonté de se tourner davantage vers l'écriture de chansons, la prime à l'efficacité ressemblant à une démarche de survie, et d'aller de l'avant coûte que coûte. En ce sens, le choix de Mike Sciulara derrière les fûts et son jeu technique et très véloce constitue un marqueur intéressant et même révélateur.
L'album est assez homogène et s'ouvre avec un 'Die Alone' sympathique et plutôt percutant avec ses passages lumineux. 'Raise The Dead' est une chanson bien calibrée, classique dans sa structure et qui affiche un heavy entraînant et consensuel. Même si la majorité des titres est plutôt bon enfant comme avec 'The Bitter End' très séduisant et d'une redoutable efficacité avec son refrain canon, l'agressivité n'est pas absente. 'The Sound Of Violence' porte bien son nom et rivalise de lourdeur et de démonstration frénétique et furieuse. C'est surtout une forme de pesanteur que l'on retrouve globalement, au moyen d'une basse au son grave, massif et enveloppant, bien mise en avant.
Avec cet album et ce nouveau nom de groupe, les Américains s'échappent du metalcore classique. Ils délivrent un heavy moderne et assez efficace qui manque peut-être un peu de personnalité mais qui permet aisément de se laisser prendre au jeu avec une collection de titres bien ficelés.