Désormais acteur incontournable de la scène metalcore, depuis sa création en 1997, le monstre Caliban revient avec son désormais onzième album "Elements". Pour l’occasion et comme à leur habitude, les Allemands nous livrent un lourd pavé de 13 titres.
Si ‘This is War’ et ‘Intoxicated’ ouvrent les hostilités de la plus belle des manières de ce nouveau chapitre dans un style metalcore efficace que l’on pourrait qualifier de traditionnel, il est clairement sans surprise. Et si la recette metalcore est clairement rodée, ce n’est pas encore avec ce type d’entame que Caliban révolutionnera le genre et en fera un fer de lance de la scène metal. Faut-il en conclure pour autant que "Elements" signerait une sorte de retour aux sources d’un groupe qui n’a eu de cesse d’évoluer même si le succès n’a pas toujours été à la hauteur de la prise de risque ?
Non. Même si il reste dans une veine metalcore musicale, le chant en allemand sur le titre suivant ‘Ich blute für Dich’ permet aux Allemands de varier leur propos et d’éviter la redite. Mieux, il pourra élargir la palette des fans de rock germanique pour qui metal chanté en allemand se résume aux seuls Rammstein ou… Tokio Hotel.
Insidieusement et au fur et à mesure de l’avancement de cet "Elements", le quintet intègre des éléments de différentes ramifications metal tantôt mélodeath, tantôt néo dans chaque morceau qui se succède. Et le premier virage marquant est ‘My Madness’ qu’on ne peut clairement plus confiner au seul registre de titre metalcore pour lui conférer le statut fourre-tout de metal moderne. La mutation se poursuit avec ‘Carry On’ très typé Linkin Park par l’entremise du très réussi et vivifiant phrasé rappé aux accents très Mike Shinoda. Dans la lignée, faut-il voir l’impact de la présence de Brian “Head” Welch ? Toujours est-il que ‘Masquerade’ a des relents néo entêtants que n’aurait pas renié le grand Korn.
En clair, si son entame laissait penser à un retour aux sources stérile, "Elements" se parcourt comme une encyclopédie rafraîchissante retraçant le metal moderne des années 2000. A écouter !