5 ans, il aura fallu 5 longues années à Bleed from Within pour donner suite à "Uprising" paru en 2013. Si les mauvaises langues auront vite fait de dire que c’est un laps de temps bien long pour composer un énième album de metal/deathcore, c’est vite oublier que - outre la signature sur Century Media, accélérateur d’exposition médiatique - cette précédente livraison a permis au groupe de changer radicalement de dimension. Couronné d’une 13e position dans les charts metal anglais, d’une tournée en ouverture de Megadeth et élu meilleur nouveau groupe par Metal Hammer, il va sans dire que la pression sur les épaules du quintet écossais était énorme, justifiant un peu mieux les cinq années pour sortir le successeur de "Uprising".
A cet égard, l’introduction ‘Clarity’ fait office d’exutoire pour le groupe comme soulagé de pouvoir cracher un venin trop longtemps contenu. Avec ce nouvel opus, Bleed From Within nous prend à la gorge et ne desserre l’étau qu’une fois lâchées les dernières notes de ‘Alive’. Mais contrairement à l’adage death/metalcore qui dit que chaque album s’oublie aussitôt écouté, Bleed from Within se distingue avec des titres incisifs qui marquent les esprits comme la bombe à tiroirs auteur d’autant d’explosions multiples qu'est ‘Afterlife’, point culminant de ce quatrième effort des Ecossais. Et quand le groupe ralentit le tempo (‘I am Oblivion Pt II’), le résultat est toujours aussi probant et peut mieux matraquer l’auditeur par la suite, comme avec l’ébouriffant ‘Alone in the Sun’.
Et même quand le groupe se fend d’un titre plus dans la tradition "metalcore" avec le final ‘Alive’, le résultat est plus que convaincant d’autant que précédemment, il ne nous avait pas noyé de titres dans cette pure tradition, ce qui aurait pu atténuer la puissance d’impact. La force des Ecossais réside clairement dans cette recette variée à la frontière du deathcore, melodeath, metalcore et d’un groove metal, rendant son propos encore plus marquant.
A cet égard, si le temps de la rencontre du groupe en 2009 - quand ce dernier a débuté en reprenant des titres de Lamb of God - paraît loin, en revanche, cette influence se ressent toujours clairement dans le metalcore groovy
à souhait que nous balancent les Ecossais, aidés en cela par la
prestation de Scott Kennedy dont les grognements hurlés pourraient se
rapprocher des travaux de Johannes Michael Gustaf Eckerström (Avatar).
En clair, les cinq années de silence studio auront été bénéfiques tant le groupe marque les esprits avec cette quatrième livraison qui devrait prendre toute son ampleur sur scène…