La rencontre du rock et de l'électro semble devenir la voie royale pour moderniser un style qui n'a jamais rencontré un grand succès chez nous (qui se résume souvent encore à Trust, Téléphone ou Johnny dont on parle encore....) avec un genre dans lequel par contre les Français excellent. La fameuse French Touch synthétique est désormais reconnue dans le monde avec en tête de gondole les Daft Punk. Que ce soit les groupes les plus connus tels que Shaka Ponk ou un peu moins comme Tomy Lobo, ils sont désormais nombreux à emprunter ce chemin qui commence à être embouteillé et d'où il faut se distinguer pour sortir du trafic.
Formé sur les cendres du groupe de rock alternatif Spark Gap qui a habilement mêlé le stoner, le big rock et le punk, le trio se fait duo avec Max Muller et Julien Henri pour former Mayson. C'est donc sur les bases de leur expérience passée que s'est construit "Live Fast Live Once" qui porte bien son nom. "Vivre vite et vivre une fois" ne pouvait pas mieux coller à cet album. La force du groupe est d'avoir conservé une assise résolument rock et concise, en allant droit au but sans dépasser les quatre minutes, à laquelle le synthé apporte une densité et une dynamique supplémentaires, comme par exemple dans 'Crocodil' qui bénéficie d'une accélération post pont musical qui explose le titre pour ensuite revenir au thème faussement calme.
Le rock organique sert les touches synthétiques et vice versa. Chaque style est au service de l'autre. 'Elephant' aux sonorités funk rock déjanté et dansant illustre ces apports mutuels avec un intermède pachydermique au beau milieu du titre à la fois drôle et peut être trop attendu. La musique épouse le nom des chansons à l'exemple de 'Got A Gun' dont certaines parties de batterie sonnent comme des détonations assez bien trouvées. Max possède un phrasé se rapprochant de celui du hip hop avec 'Bodies', et le duo apprécie sans doute les années 80 dont l'ambiance est souvent présente comment dans 'The Line' avec ses bip bip midi des jeux vidéos d'époque et ses chœurs féminins. Il manie aussi avec aisance les ambiances positives avec 'Not A Hero' diablement énergique et un 'Thunder' jouissif avec cette touche de dubstep light qui ne vous fera pas remuer que les pieds. La batterie demeure organique avec sa frappe sèche et vindicative tandis que les riffs plutôt classiques de guitare se font légion.
Avec ce premier essai plutôt habile, extraterrestre musical bien que parfois téléphoné, Mayson joue les chimistes des sons en trouvant la bonne formule pour ne pas totalement se fondre dans les groupes précurseurs du style et constitue une très belle surprise à écouter avec plaisir.