Après trois EP parus entre 2011 et 2015, Shiraz Lane avait proposé son premier album ("For Cying Out Loud") en 2016 pour un résultat qui n’avait pas laissé insensibles les amateurs de hard-sleaze en provenance des pays nordiques. A peine deux ans plus tard, le quintet finlandais est de retour avec un nouvel opus qui est attendu au coin du bois. Produit par Per Aldeheim (Def Leppard, Soilwork…), ce "Carnival Days" doit permettre au quintet de s’imposer au sein d’un paysage scandinave particulièrement encombré et qui n’autorise pas les sorties d’œuvres mitigées sous peine de se voir rapidement mis sur la touche.
A l’écoute des 11 titres composant ce nouveau Shiraz Lane, il y a peu de chances pour que telle mésaventure arrive à cette talentueuse formation. Il est même possible d’affirmer que le groupe fait ici preuve d’une maturité inattendue pour une formation si jeune qui ne sort que son second méfait longue durée. Assumant totalement ses origines nationales, la formation finlandaise n’hésite pas à s’inspirer par petites touches de ses aînés, allant même jusqu’à faire quelques clins d’œil appuyés aux légendes que sont Hanoï Rock et son icône Michael Monroe. Le saxophone est en effet de sortie sur un titre éponyme à l’ambiance jazzy-glam et sur un ‘Gotta Be Real’ popisant au refrain toujours accrocheur.
Car s’il est un point commun à tous les titres, c’est bien cette faculté qu’a le groupe à toujours dégainer des accroches imparables, que cela soit certains riffs (‘Tidal Wave’), un chant totalement maîtrisé (‘Shangri-La’, ‘Reincarnation’) ou des refrains toujours taillés au cordeau. Mais derrière ces éléments récurrents, Shiraz Lane réussit à proposer une belle variété d’ambiances au sein d’un ensemble à la cohérence générale plutôt sleaze. On pense parfois aux compatriotes de Santa Cruz quand le tempo se fait puissant (‘The Crown’) voire carrément heavy (‘War Of Mine’), d’autant que chaque titre garde toujours une approche mélodique imparable. Les sommets sont atteints sur le single ‘Harder To Breathe’, modern sleaze dont l’accroche rappelle également Reckless Love. Enfin, si chaque morceau mérite que l’on s’y attarde, ‘Reincarnation’ vient clôturer l’ensemble du haut de ses 8 minutes variant les atmosphères en montant en intensité, partant d’une ballade qui se fait mid-tempo avant de se transformer en hard rock, puis de redescendre vers des eaux plus calmes après un magnifique solo et un surprenant break reggae.
Pour ce qui est, rappelons-le, seulement son deuxième album, Shiraz Lane frappe fort et s’installe directement dans le peloton de tête du genre en Finlande et dans les pays nordiques en général. Son mélange de sleaze, de hard rock rugueux et de mélodies accrocheuses se révèle être une recette à la fois très personnelle et imparable. Aux côtés des Santa Cruz et Reckless Love, voire de H.E.A.T., voilà une formation qu’il va falloir continuer à suivre.