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"Une moitié d'album très réussie, une autre moins captivante que ce à quoi Gazpacho nous avait habitués : "Soyuz" s'écoute néanmoins avec plaisir même si l'ennui pointe parfois son nez."
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3/5
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Puisque finalement son dernier opus n'a pas détruit l'univers (cf. la conclusion angoissée de notre chronique relative à "Molok"), Gazpacho s'est décidé à lui donner une suite, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour le monde de la musique, et revient avec son dixième album, "Soyuz". Contrairement aux deux disques précédents, celui-ci ne développe pas de concept, les titres n'étant liés entre eux que par l'idée de la fugacité des instants de bonheur.
Chaque nouvel album de Gazpacho divise les chroniqueurs en deux clans farouchement campés sur leurs positions : les admirateurs inconditionnels ne sachant plus par quel superlatif exprimer leurs sentiments (et dont l'auteur de cette chronique fait habituellement partie) et les détracteurs chroniques qui, même s'ils reconnaissent en général à Gazpacho l'art du savoir-faire, sombrent infailliblement dans l'ennui de mélodies généralement lentes, mélancoliques et tirant vers l'atmosphérique. "Soyuz" a peu de chances de les réconcilier.
Car l'écoute des premiers titres ne bouleverse pas vraiment les habitudes. On y retrouve tout ce qui séduit les uns et endort les autres : des titres à la lenteur calculée, développant des mélodies soyeuses et tristes, un chant plaintif où l'émotion est à fleur de peau, des instruments discrets apportant chacun sa précieuse contribution à l'édifice. 'Soyuz One' est atmosphérique, le trop court 'Exit Suite' aérien et intemporel, 'Emperor Bespoke' majestueux et médiéval. Seul 'Hypomania' surprend avec sa percussion dynamique, ses guitares tranchantes et une mélodie que Muse ne renierait pas. Mais Muse aussi a ses détracteurs…
Les choses évoluent et, pour tout dire, se gâtent un peu à mi-album. Après deux titres pas vraiment ratés mais dont l'inconsistance apportera de l'eau au moulin de ceux qui trouvent Gazpacho ennuyeux, le groupe nous assène son epic, le déroutant 'Soyuz Out'. Multipliant les thèmes, passant sans arrêt de moments denses à d'autres très atmosphériques, tantôt agressifs, tantôt très doux, n'hésitant pas aussi à se tourner vers des teintes expérimentales légèrement dissonantes, le titre ne s'appréhende pas facilement. Certes, c'est souvent le but recherché par le rock progressif mais, malgré des qualités indéniables, 'Soyuz Out' manque un peu de quoi accrocher le client. L'auditeur se retrouve ballotté par tous ces changements, dérivant dans l'espace en apesanteur sans rien trouver à quoi s'accrocher. Pauvre en mélodie et en empathie, le morceau ne le fait jamais vraiment frissonner, la faute à une construction floue et une absence de progression dans la dramaturgie.
Même si 'Rappaccini', requiem des temps modernes, termine l'album sur une note plus positive, réussissant à faire surgir de chaque mesure l'émotion qui avait du mal à poindre sur son prédécesseur, "Soyuz" s'avère bien moins intense que les précédentes livraisons de Gazpacho qui perd par moments l'attention de l'auditeur par un manque de mélodie et d'instants mémorables. Heureusement, restent un grand savoir-faire et quelques titres fort réussis pour permettre de passer néanmoins un bon moment.
Plus d'information sur
http://www.gazpachoworld.com/
LISTE DES PISTES:
01. Soyuz One - 6:22 02. Hypomania - 3:44 03. Exit Suite - 3:40 04. Emperor Bespoke - 7:49 05. Sky Burial - 4:24 06. Fleeting Things - 4:24 07. Soyuz Out - 13:26 08. Rappaccini - 4:08
FORMATION:
Jan-henrik Ohme: Chant Jon-arne Vilbo: Guitares Kristian Torp: Basse Lars Erik Asp: Batterie Mikael Krømer: Violon, Mandoline Thomas Andersen: Claviers
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(3) AVIS DES LECTEURS
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Premier Gazpacho qui ne m'a pas donné envie de le réécouter tout de suite. Je ne saurais quoi dire de plus, eux qui savent pourtant si bien manier les chutes, les contre-pieds, créer une attente et faire savourer sa déconstruction... Mais je n'ai trouvé rien de tout ça ici. Gazpacho c'est, dans mon cœur, le détail qui me fait sursauter le cœur, et là c'est comme s'il ne restait que la ganache sans la crème pâtissière. Ce n'est pas raté pour autant, de la part de beaucoup d'autres groupes ça aurait même déjà été un coup de maître, mais voilà : c'est Gazpacho, avec un tel sans-faute jusque-là il va sans dire qu'on reste avec une certaine déception.
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Entièrement d'accord avec mon confrère. L'album ne décolle pas (sans jeu de mot par rapport au titre). Il reste à terre exempt des envolées lyriques qui faisaient le charme des précédents albums du groupe, notamment des émotions poignantes qu'elles véhiculaient et qui ont forgé leur réputation. Un trois en guise d'avertissement et qui vient ternir le quasi sans faute des norvégiens jusqu'à ce jour.
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Après un Soyuz one disons, acceptable, Gazpacho dérape avec Hypomania pour ne plus retrouver son équilibre. Des compositions mou du genou qui s'enlisent, un chant traînant, une instrumentation souvent (trop) minimaliste, on a connu mieux.
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
3/5 (6 avis)
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STAFF:
3/5 (4 avis)
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