Ce groupe ne doit pas vous dire grand chose je suppose ... Il est Japonais et qui dit Japonais, dit Métal ou clone d'Emerson, Lake and Palmer, et bien c'est faux ! Ces Nippons pratiquent un progressif Classico-Rock à la manière des Hongrois d'After Crying ou des premiers disques des Suédois d'Isildurs Bane, genre qui ne fait pas l'unanimité. Ce chant Japonais et féminin aux couleurs juvéniles peut irriter les tympans les plus endurcis aux feux d'artifices sonores. Autant vous dire que cet opus est fait pour vous si n'avez aucun préjugé.
Genre musical oblige, l'entrée en matière est des plus classique... au sens musical du terme. Au détour du sillon, on pourrait très bien rencontrer Prokofiev, Pierre et son loup.
Au deuxième titre "The Princess is Gone!", apparaissent les instruments plus rock sur fond de musique symphonique à la structure complexe dans les parties instrumentales. Contraste total pour les parties chantées qui, elles, peuvent paraître bien simplistes, je dirais même naïves.
Mêmes constatations pour le titre suivant "Goblin Hunt", riche, symphonique, ponctué d'interventions anachroniques de hautbois, clarinettes, cuivres et autres instruments à vent. La guitare électrique, exécutée de mains de maître, se fond parfaitement dans ces mélodies captivantes à la rythmique syncopée.
"Big Tree", le quatrième titre, nous propose une brève incursion purement classique dans un univers proche de celui d'Erik Satie ou de Claude Debussy. Cette mélodie est un ravissement.
La suite sonne tantôt musique populaire soviétique sur "Incomplete Happiness", tantôt comme du Genesis et son "Wind and Wuthering" sur les premières notes de "A Moonlight Icaros" et sa guitare à la Steve Hackett. Retour de Prokofiev sur "Magic Waltz", ainsi que sur le final "The Seventh Night-Epilogue".
Bref, vous aurez compris que l'adoption de cet opus nécessite grandement d'apprécier le classique. Teru's Symphonia excelle dans ce genre musical, par la subtilité de ses arrangements, et la structure de sa musique qui ne laisse aucune chance à la monotonie.
Sans être une oeuvre majeure, "Fable Of The Seven Pillows" mérite une place honorable dans toute bonne discothèque de progressiste curieux... je terminerai donc sur ce pléonasme.