Turbulences au sein du navire Phi : de trio, le groupe est devenu quatuor avec l’intégration à part entière d’un claviériste, et Markus Bartusa, fondateur et plus que jamais seul maître à bord, a fait revenir le batteur Nick Koch qui avait déjà officié sur les deux premiers albums studio, et appelé un guitariste et un nouveau bassiste. Nouveau départ pour le groupe autrichien ?
Côté style, rien de changé : Phi parcourt toujours les contrées metal progressif, l’incorporation des claviers ne se faisant qu’à petites touches, principalement lors d’intros volontiers planantes ('Children of the Rain', 'Amber') mais aussi de manière plus intégrée dans l’excellent 'In the Name of Freedom'. Le ton général ne fait pas dans la gaîté, Phi excelle dans l’installation d’ambiances sombres où nulle éclaircie ne perce ('Existence').
Il y a beaucoup de bonnes choses dans ce "Cycles", à commencer (ce n’est pas une nouveauté) par le timbre de Markus qui sait passer du confidentiel à la hargne, avec un joli grain de voix qui fait mouche sur les refrains. La section rythmique est elle aussi très à son affaire ('In the Name of Freedom'), mais c’est bien le moins qu’on puisse attendre chez un groupe de metal prog.
Côté regrets, il faut admettre que Phi ne fait guère preuve d’originalité, jouant sur une très classique opposition entre couplets calmes et refrains plus tendus, avec des soli de guitare un peu masqués par le dynamisme de la section rythmique et ne faisant pas montre d’une inventivité particulière. Si l’ensemble est plus que correctement exécuté, il manque ce soupçon de cachet qui trancherait parmi la pléthore de productions d’un style surfréquenté.
Faux nouveau départ donc pour les Autrichiens, qui après trois albums prometteurs nous laissent un peu sur notre faim…