Initié par le guitariste de Septicflesh, Christos Antoniou, Chaostar propose une symbiose entre une musique classique romantique et sombre et un son expérimental qui fait appel à des instruments traditionnels. Le tout est couronné par une voix féminine plutôt lyrique et de longues plages instrumentales. "The Undivided Light" est le cinquième album de ce projet parallèle atypique.
Septicflesh est un groupe original qui décloisonne le death metal mélodique pour explorer diverses facettes musicales, apparemment sans limites. Pour autant Christos Anoniou s'y sentait un peu à l'étroit et a ressenti le besoin de lancer le projet Chaostar pour s'affranchir de l'aspect metal et saturé et aller plus loin dans l'exploration classique, lyrique et traditionnelle. "The Undivided Light" s'inscrit dans cette totale ouverture allant jusqu'à proposer une chanson en allemand avec 'Blutbad', intimiste et inquiétante, comme suspendue dans un espace-temps alternatif qui se pose dans une forme de fracas symphonique.
'Tazama Jua' qui ouvre l'opus est un peu moins dépaysante et se fraye un chemin dans notre esprit avec ses allures militaires, une mélodie très accessible et une intensité un peu répétitive. Les différents titres nous font voyager à travers différentes contrées et époques. Ainsi, on s'approchera du Moyen-Orient quelquefois dans une atmosphère antique, romantique ou plus moderne. Le chant d'Androniki Skoula se déverse entre lyrisme absolu ('The Undivided Light') et intonations plus pop, porté par une orchestration souvent grandiloquente, parfois plus confidentielle voire épurée. Les instruments traditionnels grecs côtoient les cordes dans un symphonisme assez familier ou des bois dépaysants.
La pièce maîtresse de par sa durée, 'Silent Yard', prend beaucoup de temps à décoller, plongeant l'auditeur dans une attente langoureuse et enveloppante qui peut confiner à l'ennui pour s'achever dans une saturation qui semble incontrôlée et un jeu de batterie plus habituel. L'album s'achève sur un 'Ying And Yang' qui s'appuie sur une guitare claire et gorgée de reverb ainsi que des changements d'ambiances surprenants.
Chaostar est un projet qui a trouvé sa pérennité au travers d'expérimentations débridées auxquelles il n'est pas facile de s'acclimater. Cette musique inclassable n'offre que peu de repères et de cohérences pour des oreilles plus habituées aux structures identifiables et aux mélodies reconnaissables. Face à cet album un peu exigeant qui souffre d'un certain nombre de longueurs, il faudra faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit. Toutefois le défi n'est pas si difficile à relever qu'il n'y paraît au premier abord.