Formé en 1999, The Aurora Project aura finalement mis 6 longues années pour donner vie à ce " Unspoken Words". Inutile de préciser que les hollandais ont mis tous les moyens à leur disposition pour monter un concept album ambitieux construit comme un voyage spirituel autour du thème 'I feel so I exist'.
L’album commence par un très beau "Unspoken Words I" atmosphérique et mélancolique laissant augurer du meilleur, ce que justifie pleinement l’entraînant & groovy "Betrayal" qui suit.
Malheureusement, l’intermède parlé "Betrayal SD", premier d’une longue série, s’avère être le cliché même de ce qui peut se faire de plus ennuyeux dans tous les innombrables albums concepts qui foisonnent dans le style qui nous intéresse.
Dans le genre, The Aurora Project atteint le summum avec l’indigeste "System Log" narration de près de 6 minutes faite sur un ton monocorde qui, à moins d’être totalement immergé dans le thème, n’a strictement aucun intérêt. De plus, et même lorsqu’on a fait cet effort lors de la découverte, il est évident que, lors des prochaines écoutes, on zappera sans vergogne ce 'titre' qui n’en est pas un : ce qui est du plus mauvais effet vis-à-vis des auditeurs pointilleux que vous êtes !
Cette faute de parcours est d’autant plus dommageable qu’elle gâche l’avis général que l’on peut avoir de l’opus qui est indéniablement de qualité… Il suffit de jeter une oreille au néo-progressif "The Untold Prophecy", pièce maîtresse de cet opus, à l’énergique intro heavy et la fin en apothéose 'symphonique' de "The Resurection" ou encore la très variée et superbe trilogie "Unspoken Words" pour s’en convaincre.
A ce titre, il en ressort que les membres du groupe sont des musiciens hors pairs au feeling indéniable où seul le chant assez linéaire très proche d’un Marco Glühmann (Sylvan) peut éventuellement faire office de point faible…
En bref, le très varié et ambitieux "Unspoken Words" est un album qui s’avère particulièrement déroutant, voire frustrant, tant l’enthousiasme engendré par certains morceaux laisse place à l’ennui le plus ferme sur d’autres. Et, à moins d’être un fan absolu du groupe ou un adorateur du thème traité, d’une façon générale, l’auditeur décroche rapidement et se perd sur le chemin sinueux des albums concepts torturés.
Néanmoins, gageons qu’au regard des qualités indéniables entrevues sur cet opus et en espérant que les hollandais se concentrent plus sur le fond (la musique) que sur la forme (le concept indigeste), The Aurora Project pourrait bien faire partie des groupes à suivre dans le milieu progressif…