ARTISTE:

DEATH ALLEY

(HOLLANDE)
TITRE:

SUPERBIA

(2018)
LABEL:

CENTURY MEDIA RECORDS

GENRE:

HARD ROCK

TAGS:
80's, Old School, Psychédélique
"En rendant leur art plus alambiqué, plus nuancé également, les Hollandais ont incontestablement gagné en maturité, ce qui les place plus que jamais en héritiers de The Devil's Blood."
CHILDERIC THOR (04.04.2018)  
4/5
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Fort d'une carrière fulgurante, qui l'a vu enfanter trois albums (entre autres) en l'espace de six ans à peine, The Devil's Blood n'a pas été remplacé, même pas par ses anciens membres. Soit parce que la mort est passée par là (rappelons que celui qui était son âme, Selim Lemouchi, s'est suicidé en 2014), soit parce que le style qu'ils ont décidé d'explorer s'en éloigne. C'est le cas de Dool que le batteur Micha Haring et le bassiste Job van de Zande ont fondé par la suite.

Cela pourrait être également celui de Death Alley mis en branle par le guitariste Oeds Beydals qui, de prime abord, ne noue aucun lien musical avec la défunte formation. Déjà, les racines ne sont pas les mêmes. Alors que son aîné tétait avec avidité les mamelles d'un proto heavy satanique (Black Sabbath, Coven), sans refuser une lampée de Purple ou de rock progressif, son rejeton puise certes dans les années 70 mais plutôt celles de Blüe Öyster Cult, MC5 voire Motörhead, quoique l'esthétique occulte ne soit pas pour lui déplaire, témoin son premier opus baptisé "Black Magick Boogieland". Il n'y a pas davantage d'organe féminin chez ce dernier qui confie le micro à Douwe Truijens dans une veine plus rock'n'roll, loin de la flamboyance noire et quasi incantatoire de Farida Lemouchi.

Pourtant, s'il serait très exagéré de faire de lui son héritier, il y a chez Death Alley quelque chose de The Devil's Blood, moins dans la lettre que dans l'esprit. Les deux groupes partagent en effet une vitalité crasseuse identique, une espèce d'urgence obscure ainsi qu'un goût similaire pour les saillies guitaristiques gorgées de mélodies et les formats dilatés. "Superbia" en est l'illustration, n'hésitant pas à écarter ses cuisses avec un titre long de plus de neuf minutes, l'énorme 'Daemon' sur lequel plane l'ombre cryptique de l'ancien port d'attache de Oeds Beydals. Les Hollandais nous convient à un pandémonium orgiaque où la lumière d'aplats chatoyants se conjugue à la force dure et souterraine de guitares féroces. Tout en progression, cette amorce foudroyante voit son pouls s'accélérer lors d'ultimes mesures au bord du chaos.

A l'autre bout lui répond le colossal 'The Sewage', pulsation furieusement accrocheuse et plus étirée encore, révélatrice en cela de la signature des Bataves capable de fondre une énergie brute dans le creuset ténébreux d'une musique progressive et néanmoins remuante. Il en résulte un art évolutif plein d'une ambivalence troublante, tantôt nerveux tantôt velouté mais toujours crépusculaire, à l'image de ces lignes de guitares vibrantes d'une beauté sombre qui décollent vers les étoiles.

Entre ces deux sentinelles s'enchaînent en un défilé imparable des pistes plus courtes, plus rapides parfois ('The Chain', 'Shake The Coil', 'Murder Your Dreams') bien que toujours enivrées d'ambiances soyeuses ('Feeding The Lions') et toutes dotées d'une accroche mordante. Entre traits abrupts et arabesques feutrées, Death Alley trouve constamment l'équilibre. Et c'est dans cet habile dosage que la parenté avec The Devil's Blood se révèle peut-être la plus prégnante, comme en témoignent les 'Headlights In The Dark' et 'The Pilgrim', compos épiques dont l'écume rugueuse s'engouffre dans les artères d'un heavy occulte et aérien. En rendant leur art plus alambiqué, plus nuancé également, les Hollandais ont incontestablement gagné en maturité. 

Si on peut penser qu'il était davantage à sa place chez Tee Pee Records qui a publié son galop d'essai, le fait qu'il ait maintenant rejoint l'écurie du puissant Century Media devrait permettre à Death Alley de prêcher la bonne parole à un public plus large qui ne pourra que succomber à sa recette dont les touches old school n'entament en rien sa force de frappe.


Plus d'information sur https://www.facebook.com/deathalleyband/



GROUPES PROCHES:
THE DEVIL'S BLOOD, DOOL


LISTE DES PISTES:
01. Daemon
02. The Chain
03. Feeding The Lions
04. Headlights In The Dark
05. Shake The Coil
06. Murder Your Dreams
07. Pilgrim
08. The Sewage

FORMATION:
Douwe Truijens: Chant
Oeds Beydals: Guitares
Sander Bus: Basse
Uno Bruniusson: Batterie
   
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