When Reasons Collapse est une formation parisienne entre metalcore et death qui suit les traces d'illustres aînés (Thy Art is Murder). Après un premier album ("Dark Passengers") dont les critiques avaient souligné la puissance mais aussi reproché un manque de prises de risques, le combo revient avec un second opus ("Omen of The Banshee") pour définitivement prouver qu’il veut laisser une empreinte profonde dans le paysage musical hexagonal.
Entre guitares plombées aux riffs assassins, batterie écrasante et voix d'outre-tombe, "Omen of The Banshee" balance du plomb en fusion, sans jamais laisser de répit. Parmi cet aréopage, la palme revient à la chanteuse qui avec acharnement, passion et professionnalisme, pousse des cris stridents ou des éructations caverneuses propres à faire vaciller les murs les plus titanesques.
L'introduction de 'Escape' nous éveille à une musique énergique : murs de guitares , batterie monumentale et mélodies parcimonieuses disséminées ici et là. Puis vient la splendide Cristina, hurleuse de son état, qui dès les premières secondes de 'Lies of God' convoque l'enfer et sa cohorte de démons alors que les riffs épais et la batterie érigent un rouleau compresseur métallique. La demoiselle beugle avec une facilité déconcertante entre cris inhumains et vibrations caverneuses ('Omen of The Banshee') ; les guitares construisent des phrases rapides ('Omen of The Banshee', 'Deliriuam of Negation 'ou 'This Life a Curse') alors que les rythmes lourds pétaradent dans tous les sens.
La musique de When Reasons Collapse n'a nul besoin d'interventions solitaires, car les morceaux denses et compacts se concentrent sur l'énergie brute et la puissance immédiate. Néanmoins les métriques sont variées, les tempi écrasants s'approchent éventuellement du doom ou flirtent avec un death gorgé de blasts.
Puis 'The Raven' débute doucement avec des arpèges ténébreux, ainsi la brume se lève petit à petit sur la fin de l'opus... et nous guide en douceur vers la dernière étape ('Lost'). Le rythme semble presque plus léger, comme une plage de douceur dans un monde brutal, comme une initiation au monde spirituel, à la face la plus claire de cette musique sombre et glauque.
"Omen of The Banshee" est une rondelle technique et brutale qui dégage des fumées âcres et des odeurs cadavériques, même si parfois elle est balisée par un cahier de charges précis. Souhaitons que le groupe trouve sa voie, la voie du samouraï, la voie de la lumière et du cœur et suive alors un chemin ténébreux sur lequel on sent déjà résonner l’envie de démonter les barrières ou de défoncer les murs.