Même si "A Farewell To Arms" (2011) avait redonné quelques espoirs aux amateurs du combo norvégien, il faut être honnête et reconnaître que TNT n’a pas sorti de grand album depuis 14 ans et l’excellent "My Religion" (2004). Après 7 ans sans nouvelle livraison discographique et un interminable feuilleton traitant du retour de Tony Harnell, voici enfin le treizième opus sobrement intitulé "XIII" avec au chant… Baol Bardot Bulsara ! Ce chanteur espagnol, s’il est un illustre inconnu, a tout de même marqué son territoire en réalisant une première prestation remarquée avec les Norvégiens devant 8.000 personnes en première partie de Scorpions à Oslo. Autant dire que le bonhomme a des cojones et qu’il s’attire le respect avant de découvrir sa performance sur cette nouvelle galette.
Annoncé comme un album regroupant toutes les facettes de l’identité du groupe avec un retour marqué vers les années 80, "XIII" s’ouvre sur la face la plus pop proposée à l’époque de l’arrivée de Tony Mills. Autant dire qu’il y a là de quoi rebuter la majorité des fans qui avaient rejeté en masse "A New Territory" (2007) et "Atlantis" (2008). A ‘We’re Gonna Make It’ viennent s’ajouter ‘It’s Electric’ ou ‘Catch A Wave’ qui, loin d’être désagréables, ne sont sûrement pas les meilleurs titres pour signifier un retour aux heures de gloire du quartet scandinave. Ajoutez à cela une ballade lourdingue à la mélodie rappelant ‘La maladie d’amour’ de Michel Sardou avec un chant abusant des suraigus de manière exaspérante (‘Where You Belong’), ou un mid-tempo aux claviers surannés rappelant les succès des Toulousains de Gold (‘Can’t Breathe Anymore’), et vous avez une idée de l’inquiétude qui risque de s’emparer des aficionados de la formation de Ronni Le Tekro.
Le leader et guitariste est d’ailleurs au diapason de ce début d’album en ne proposant qu’un seul de ses légendaires soli techniques et déjantés (‘Fair Warning’). Heureusement, la seconde partie voit les hispano-norvégiens relever la tête avec quelques compositions plus dignes de leur talent. Le premier single (‘Get Ready For Some Hard Rock’) est un véritable hymne taillé pour la scène et marque le retour de la guitare rutilante de Ronni Le Tekro. Il est renforcé par un ‘People Come Together’ puissant et au gros riff dévastant tout sur son passage, alors que ‘Tears In My Eyes’, second single, renvoie à la période "Intuition" (1989) avec son hard hyper mélodique et accrocheur. Mais bien que ‘17th Of May’ fasse encore illusion avec son refrain cinglant et ses couplets saccadés et catchy, la suite ne se révèle finalement pas à la hauteur de ce que TNT doit être capable de proposer.
Varié et loin d’être désagréable, se révélant même parfois attachant, "XIII" reste une nouvelle déception pour tous les amateurs de la légende norvégienne du hard mélodique. Perdus au milieu des maladresses et des lourdeurs, les quelques très bons titres qui surnagent ne peuvent sauver cet opus d’un nouveau naufrage dont il est difficile de croire que la formation réussira encore une fois à se relever.