Après les expérimentations de "Megalomania" (2014) qui avaient laissé une partie des amateurs circonspects, "Generation Goodbye" (2016) avait remis tout le monde d’accord et apparaissait même comme l’album de la maturité en mariant avec bonheur toutes les faces présentées par Kissin’ Dynamite depuis le début de sa carrière discographique. Maintenant son rythme d’un opus studio tous les deux ans, le quintet allemand est de retour avec un "Ecstasy" dont la mission est de confirmer l’enthousiasme déclenché par son prédécesseur, ce qui n’est pas forcement de tout repos.
Lançant les hostilités avec sa ligne de claviers aux accents de ‘Baba O’Riley’ des Who, ‘I’ve Got The Fire’ pose les bases de ce qui va suivre, à savoir des titres à l’énergie communicative dotés de refrains imparables et accrocheurs. Et si la première écoute peut laisser l’impression d’un album sans faute de goût ni véritable originalité, il est absolument nécessaire de ne pas rester sur ce premier sentiment et de revenir sans attendre sur des titres proposant à la fois de la variété et une efficacité sans faille. D’autant que Johannes Braun en profite également pour nous offrir sa meilleure prestation avec un chant aussi efficace dans la douceur que dans l’énergie, dans les graves que dans les aigus, se faisant même rocailleux sur ‘Waging War’. Renforçant l’efficacité de certains refrains, quelques chœurs viennent l’épauler sur ‘Somedy’s Gotta Do It’, ‘Breaking The Silence’ ou ‘No Time To Wonder’.
Impossible de citer chaque refrain imparable car ils le sont quasiment tous, même s’il sera difficile d’échapper aux fédérateurs ‘You’re Not Alone’ ou ‘Somebody’s Gotta Do It’. Par contre, la variété des ambiances est à signaler dans un ensemble privilégiant une approche mélodique. Celle-ci peut aller d’un rock aux accents dignes de Billy Idol (‘Placebo’) à un ‘Breaking The Silence’ martial qui n’est pas sans rappeler les compatriotes de Rammstein. Et le plus impressionnant, c’est que l’ensemble reste cohérent, s’appuyant toujours sur des éléments récurrents dont les incontournables refrains accrocheurs en diable. A noter également la présence d'Anna Brunner (Exit Eden) qui donne la réplique avec talent et énergie à Johannes Braun sur le titre éponyme, et deux ballades qui évitent le piège du sirupeux avec un ‘Still Around’ semi-acoustique et envoûtant et un ‘Heart Of Stone’ délicat et émouvant rappelant à la fois Bon Jovi et Dare avec ses légères touches celtiques.
C’est donc une nouvelle preuve de la maturité de Kissin’ Dynamite qui est offerte avec "Ecstasy". Si "Generation Goodbye" réalisait l’équilibre entre les différentes influences des Allemands, le nouveau venu renforce ce sentiment avec une capacité à se révéler accrocheur sans être trop immédiat. Avec 13 titres qui se révèlent être autant de pépites mélodiques et variées, le gang des frères Braun s’installe définitivement sur les sommets du genre et fait preuve d’une confiance qu’il sera difficile d’ébranler s’il continue à enchaîner les productions de cette qualité.