Jusqu'ici, personne n'avait entendu parler de No Hot Ashes, rien de plus normal allez-vous avancer puisque ce groupe d'Irlande du Nord
n'avait jamais sorti d'album, ni ses protagonistes développé leurs intentions sur scène. En fait, en approfondissant la question, le début de cette chronique est un paralogisme. Music Waves diffusant des informations d'une fiabilité irréprochable, il apparaît
on ne peut plus nécessaire de rectifier l'erreur qui, vous allez le comprendre, est somme toute pardonnable.
En effet, No Hot Ashes a bien sorti un opus et s'est effectivement produit pour la première fois sur scène... il y a plus de trente ans ! Un single, 'She Drive Me Crazy' en 1986, puis les premières parties de Mama's Boys, Girlschool et Magnum et ensuite, malgré une signature sur un label et un album a priori enregistré... le vide sidéral durant près de trois décennies jusqu'à ce qu'un concert,
qui se devait d'être unique, les réunisse à nouveau en 2013. Le succès remporté aiguisant des appétits oubliés, les prestations scéniques se multiplient alors aux côtés de Scorpions, d'UFO et d'Aerosmith notamment. Et la logique eut ainsi son point d'orgue,
la sortie du premier LP éponyme en ce printemps 2018.
NHA officie dans la grande famille du hard rock mélodique, plutôt du côté des sections FM et AOR. Autant dire que les compositions de
ces hommes au trèfle ne peuvent être estampillées «féroces et assourdissantes». L'opus est produit par deux des musiciens du groupe FM et ça se sent indéniablement dans les inspirations mélodiques. Les années 80 sont par ailleurs, une fois de plus, au programme.
A croire que la synesthésie en mode années MTV est en passe de virer à la pandémie.
Les trois premiers morceaux proposés sont plutôt disparates. On pense au 'Jane' de Jefferson Starship à l'écoute du thème aux synthés
de 'Come Alive', à Elton John en découvrant 'Good To Look Back' puis à 'Sweet Home Alabama' et Clapton sur 'Satisfied'. Ensuite, après l'agréable mais fort classique et AOR 'Boulders', NHA nous offre enfin un peu d'énergie mélodique avec le bon trio 'I'm Back'/'Glow'/'Over
Again' avant de nous proposer une nouvelle curiosité, un 'Johnny Readhead' limite punk dans le rythme, une reprise réussie du 'Souls' de Rick Springfield et, pour finir, un 'Running Red Lights' qui se veut enlevé, mais qui passe, puis lasse.
On va souhaiter tout le bonheur du monde à ce combo qui, alors qu'une tournée était cette année au programme, vient de perdre d'une
longue maladie son batteur, car on ne peut que compatir aux malheurs des groupes maudits. Mais il est à craindre que ce premier opus ne soulèvera guère d'émois du côté des amateurs de hard rock mélodique qui ont déjà fort à faire avec les nombreuses sorties
de qualité dédiées à cette obédience musicale.