Kopernik n'est pas le descendant du célèbre astronome, philosophe, médecin et mathématicien. Toutefois, l'artiste a un point commun avec son homonyme aux multiples fonctions, celui d'être un cumulard mais dans les genres qu'il met en avant dans sa musique : la pop, le rock et le metal. Le pari est délicat de se faire une place dans le paysage musical avec cette vision artistique, étant donné les reproches que l'on peut entendre souvent ici et là : trop pop et facile pour les amateurs de metal, trop fort et violent pour ceux qui apprécient la pop.
Dans l'optique de cet EP, Kopernik a fait appel au financement participatif qui au final a connu un beau succès, en partie grâce à la belle renommée acquise issue de plusieurs EPs dont le dernier sorti en 2016. Il a donc pu peaufiner le style des cinq titres qui composent ce mini album aux sonorités fraîches. Le rock est bien évidemment mis en avant avec un riff hypnotique qui accueille l'auditeur avec dépouillement dans 'Perte de Temps' qui... prend le temps de se construire et se densifier, notamment avec la rythmique qui forge le refrain pop et facilement mémorisable dans la veine de Kyo. Là où il se démarque, c'est qu'il développe un sentiment moins artificiel et exempt d'artifices, de surcharge, avec un univers rempli de candeur.
En un peu plus de trois minutes, chacun des titres fait mouche dans la recherche d'une mélodie immédiate et mémorable dont le seul défaut serait parfois de se ressembler un peu trop dans les chorus architecturés sur le même principe, celui d'être épique comme le réclame souvent la touche metal. Toutefois, Kopernik réussit à amener un peu de variété dans ses compositions avec l'électro en filigrane (assez à la mode en ce moment dans le style) sur 'Prêt à Tout' qui rappelle un tant soit peu Empyr dans cette orientation plus moderne et fusionnelle, le rock californien également n'est pas loin de 'Sujet Complice' avec ce rythme léger et frais. L'artiste n'en oublie pas moins la ballade habituelle ('Le Long Voyage') qui, avec ses quelques arpèges acoustiques, termine l'album de façon positive et légère.
Le but de Kopernik n'est pas de révolutionner le genre mais d'essayer de s'inscrire dans la durée et le pari est plutôt pas mal réussi, malgré quelques maladresses, y compris dans la production dans laquelle parfois la voix se trouve un peu trop en retrait, notamment sur les deux premiers morceaux. Kopernik s'inscrit dans une veine pop rock qui est souvent mésestimée par les partisans des genres pris individuellement, en particulier dans notre contrée parfois frileuse à reconnaître ce qui est simplement plaisant, à force d'analyses littéraires et formelles et à trop vouloir cataloguer.