De par ses deux géniteurs, Believe aura fait parler de lui avant de sortir ce premier album. Des cendres de « Collage », formation néo-progressive polonaise mondialement reconnue, naquit un premier groupe : Satellite. Suivant l’inspiration de leur formation d’origine, les musiciens de « Satellite » n’eurent pas beaucoup de mal à retrouver instantanément le succès qu’ils avaient pu avoir auparavant.
Les membres restants de « Collage », vous l’aurez compris, sont à l’origine de la création de « Believe ». Un bref coup d’œil à la biographie du site officiel peut intriguer : pourquoi n’y a t-il aucune référence à « Collage » dans l’historique des fondateurs ?
Au regard de ce que l’on retrouve dans ce premier effort, cette absence peut paraître assez logique. Les mouvements néo-progressifs grandiloquents ont presque entièrement disparu au profit d’un style pop/rock mélodique très intimiste. La nuance « presque entièrement» est importante car il ressort de la majorité des compositions la sensation que toute inspiration de leur ancienne formation n’est pas complètement perdue. Cette sensation viendra des soli de guitare oubliant rarement d’impacter le système pileux.
Définir la musique de Believe s’avère étrangement assez difficile. Sur le fond, les constructions couplet/refrain - avec le petit solo qui va bien - sont clairement définies pour que l’auditeur s’immerge dès la première écoute. Pourtant sur la forme, le résultat est loin de ce que l’on peut attendre d’un album pop/rock basique. Tout d’abord, certains titres se voient découpés en plusieurs parties aux caractèristiques bien souvent assez éloignées les unes des autres. La première partie est toujours le thème principal du morceau, facile d’accès mais parfois peu attirant car assez monotone. Puis la seconde partie s’enchaine, et, sans jurer avec le reste, propose un exercice différent, majoritairement à base de guitares et de claviers discrets sur des mouvements planants, mélancoliques voire groovy. Un autre visage de Believe se présente alors sous nos yeux ébahis et surtout nos oreilles grandes ouvertes nous rappelant que les anciens protagonistes du Collage que nous aimions n’ont rien perdu de leur feeling. La lente montée en puissance hypnotique de "What Is Love" en milieu de piste devrait en convaincre plus d’un.
Un autre élément pourra sans doute en surprendre quelques-uns : le chant. La voix de Tomek Rózycki, généralement neutre et sans relief, se transforme de temps en temps pour prendre des intonations proches d’un John Wesley. Le style se veut alors plus rocailleux mais surtout plus expressif.
Œuvre à double facette, "Hope to see another day" est assez destabilisant. En fonction de l’instant, les impressions diffèrent radicalement. Les aspects pop laissent tantôt de marbre, tantôt accrochent mais au final ils sont suffisament réhaussés de petites trouvailles harmonieuses (quelques notes de violon pour un aspect symphonique par exemple) pour ne pas user la patience de l’auditeur. Patience qui se trouve toujours récompensée par de très nombreux moments magiques et poignants… Sans être un incontournable, cet album devrait laisser une bonne impression à une grande majorité de mélomanes.