Né à Mannheim en 2014, le groupe allemand
Beyond The Black fait ses premiers pas sur les planches au Wacken où les
Scorpions jouent les fées sur leur berceau. "Songs Of Love And Death" et "Lost In
Forever", leurs deux premiers albums, sortent alors en l’espace de quelques mois
et cartonnent dans les charts bataves. Le combo est sur la voie du succès… et patatras
(!) splitte en 2016. Il faut un peu plus de trois mois à Jennifer Haben la chanteuse pour que, rapide comme le vent, la belle s’entoure de nouvelles bêtes.
Eole semble toujours être son ami puisque nous est présenté aujourd’hui "Heart Of
The Hurricane".
Pour situer Beyond The Black sans vous
faire vous interroger sur le bien fondé d’une lecture complète de cette chronique,
sachez que les teutons sont, précisément, de la même famille que Within
Temptation et Delain. Voilà, vous êtes fixés, ce qui vous attend à l’écoute des
quinze titres proposés, c’est du metal pop symphonique pendant plus d’une heure.
Le challenge le plus compliqué pour un
groupe de cette mouvance, finalement, c’est d’être capable à la fois d’envoyer
du lourd, c’est quand même du metal, de trouver des mélodies qui accrochent en mêlant
à la fois l’esprit radio friendly et arena rock, ça c’est pour le côté « pop »
(ça fait moins peur si on se dit qu’il s’agit de l’abréviation de "populaire",
essayez…) et d’être suffisamment imaginatif et talentueux pour que l’aspect symphonique
porte le tout, le galvanise, sans se la jouer trop grandiloquent car on se fait
traiter de présomptueux. Pas simple…
Alors, imaginez le poids qui pèse aujourd’hui
sur les épaules de la petite Jennifer, 23 ans au compteur, elle qui a permis au
phénix de renaître de ses cendres… Eh bien gamine, que nos chapeaux te soient
tirés. Ce troisième opus de Beyond The Black est l’égal des meilleurs albums
des susnommés Néerlandais.
En effet, dans "Heart Of The Hurricane" la
panoplie fatale est déployée. Voix féminine remarquable (parfois en duo avec un
chant clair masculin), chœurs dantesques, murs de guitares, envolées au piano,
puissance, sensibilité, sens mélodique, variations d’effets, variétés des sons
(éléments folkloriques, médiévaux, touches electro, atmosphériques, acoustiques…),
n’en jetez plus, la cour est pleine.
Il est du coup particulièrement
difficile de déterminer des préférences question titres puisque chacun d’entre
eux accroche à sa manière. En mettre quelques-uns sur le devant de la
scène ne peut donc être qu’une démarche partiale. Le chroniqueur, puisqu’il doit se
mouiller, choisira donc malgré cela le musclé titre éponyme, le porteur 'Through
The Mirror', le tubesque 'Million Lightyears', le valsant 'Song For The Godless', le
galvanisant 'Beneath A Blackened Sky',
l’hyper mélodieux 'Dear Death', le terriblement accrocheur 'Echo From The Past' et
l’énorme ballade 'Breeze' qui mériterait de passer en boucle sur les ondes
de toutes obédiences musicales.
Ce disque est formaté pour faire un
carton chez les hard rockers et métalleux non-réfractaires au genre, il
mériterait de devenir incontournable cette année, qu’on se le dise. Que cette
chance soit avec vous, Jennifer, et merci à vous quoiqu’il en soit.