Abarax, nouveau venu sur la scène progressive, vient de mettre à profit l’année 2005 pour sortir son tout premier album intitulé "Crying Of The Whales". Un concept-album bien sûr avec pour thème original les baleines… On peut facilement étendre l’impact de ce concept à la nature en général et à sa protection en particulier. Un concept original et intéressant ayant demandé presque 3 ans de travail pour accoucher de ce "Crying Of The Whales" plutôt bien né !
Oh, bien évidemment, ce disque ne va pas révolutionner le petit monde du progressif, car il est nullement question ici, de compositions tarabiscotées, de breaks dans tous les sens, de technicité exceptionnelle ou de mariages habiles de styles plus ou moins opposés. On navigue plutôt dans les sphères atmosphériques qui laissent un petit goût de déjà entendu. Oui, on pense très souvent au grand Pink Floyd, notamment au travail guitaristique de David Gilmour, ce qui n’est pas, vous en conviendrez, la plus mauvaise des références. Pas révolutionnaire vous disais-je donc, oui mais Abarax possède quelques atouts intéressants à faire valoir.
Ce qui est sûr, c’est que ce n’est certainement pas en la personne de son chanteur André Blaeute que l’on en trouvera un. Non pas qu’il soit inaudible, mais plutôt assez limité et sans grande imagination et/ou originalité. Cela reste écoutable tout de même, tout comme les interventions narrées de son compère Howard Hanks ou bien les complaintes sporadiques de nos amies les baleines servant le concept. Il s’agit clairement de l’un des points sur lequel le groupe devra travailler pour passer un cap dans l’avenir.
Mais alors, qu’est ce qui peut bien faire que ce "Crying Of The Whales" s’en sorte plutôt honorablement ? A n’en point douter, il s’agit de la force émotionnelle qui se dégage d’une telle œuvre. L’ambiance souvent mélancolique est réussie, on pénètre sans peine dans l’univers de ces baleines (oups pardon de ces compositions) qui souffrent pourtant parfois de certaines longueurs. Peu importe, l’essentiel est préservé : notre attention.
Ce Crying Of The Whales est donc un album assez attachant composé de quelques titres forts ("Journeys End" ou bien "Whale Massacre") et d’envolées de guitare du plus bel effet. Franchement pas suffisant pour constituer une sortie majeure certes, mais Abarax vient quand même de réussir dès son premier disque ce que quelques uns n’arrivent pas à faire dans toute une carrière, à savoir toucher et émouvoir son auditoire. Toute autre considération d’ordre purement 'terre à terre' ne peut donc occulter cet état de fait, Abarax est un groupe qui possède un fort capital sympathie et qui a tout intérêt à poursuivre dans cette voie...