Tirant leur nom d'une série britannique des années 60 (Space Patrol), les membres de Galasphere 347 sont de manière plus terre à terre issus de formations dont les noms fleurent bon le rock progressif des années 70 (White Willow, Henry Fool ou encore Anglagard). Et pour son premier album, ce super-groupe anglo-scandinave nous propose une courte galette (41 minutes), composée de trois longues pièces.
Et comme le CV des membres du groupe le laissait supposer, c'est à une plongée dans le rock progressif des 70's dans sa diversité que "Galasphere 347" va nous convier. 'The Voice of Beauty Drowned' va ainsi démarrer par 90 secondes de sonorités atmosphériques planantes, avant de nous emmener sur les traces de Genesis, période "A Trick of The Tail/Wind and Wuthering". Les claviers, les intonations vocales, les rythmiques… l'illusion est presque parfaite. L'hommage genesien sera toutefois interrompu durant deux minutes d'un break régénérateur et bienvenu avant un final où la basse particulièrement bien mixée vient apporter sa contribution à une première pièce bien sous tout rapport.
Du haut de ses 15 minutes, 'The Fallen Angel' va s'avérer beaucoup plus éclectique, avec la présence de bruitages électroniques, l'intervention d'une trompette et un bonheur de rythmique impaire aux alentours de la 8ème minute qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain 'Boléro' (Ravel). Là encore, de nombreuses références à l'histoire du prog sont présentes, avec un souci mélodique constant. Tout juste pourra-t-on regretter par moments le léger manque de percussion du chanteur dont la voix doucereuse s'avère quelque peu monocorde.
Mais ce léger désagrément n'est rien en comparaison du formidable potentiel de la dernière plage, 'Barbarella's Lover', dont la construction et l'interprétation par des musiciens de grande qualité garantit de nombreuses écoutes. Après un début soutenu par une section rythmique dantesque reine des contretemps et une guitare pas avare de riffs, le groupe va multiplier les rebondissements avec de nombreux passages instrumentaux pouvant s'écouter sur plusieurs plans, pour aboutir à une progression finale fantastique flirtant avec le space-prog, dans la lignée des montées chromatiques si chères à l'Ange des années 70's.
Au final de ces trois plages, l'auditeur n'aura pas vu le temps passer tant Galasphere 347 parvient à manier habilement accessibilité et intérêt soutenu. Parfaite synthèse du rock progressif de la deuxième moitié des 70's avec une touche de modernité, ce premier opus porté par des musiciens accomplis ne génère certes aucune surprise, mais est tellement bien construit et interprété qu'il serait dommage de passer à côté.