Fandango,
Rainbow, Malmsteen, Deep Purple, Mother's Army, Brazen Abbot, HTP,
Rated X, sans omettre une carrière solo... n'en jetez plus, sa cour
est pleine. Joe
Lynn Turner,
67 ans est un forçat du micro. Avec plus de cinquante albums à son
actif, l'Américain est un Patron c'est indéniable. Sunstorm est son
nouveau bébé depuis 2006 et "Road To Hell" son cinquième opus.
Le
Pape du hard rock mélodique est ici associé avec le bassiste
d'Hardline Alessandro Del Vecchio et le guitariste Simone Mularoni
qui officie chez DGM. L'opus est dans la lignée du précédent, un "Edge Of Tomorrow" qui avait remporté de nombreux suffrages. "Road To
Hell" est toutefois possiblement un peu plus metal que son aîné.
Mais,
malgré cette petite différence, la patte de Turner est
omniprésente, comme souvent lorsque le chanteur intègre un projet,
et nous sommes donc en terrain fort connu.
Aucune surprise n'est
ainsi de mise avec cet opus. Nous avons affaire à un bon disque de
hard mélodique, bien équilibré, sans temps mort, avec des riffs
marquants, entraînants et des soli au diapason des mélodies cent
fois entendues mais autant de fois appréciées. C'est propre, carré,
calibré et professionnel.
Le
Rainbow des 80's n'est pas loin dans l'esprit, mais reconnaissons
qu'un souffle de modernisme évite à l'album de tomber dans les
chausse-trappes de la mélancolie de mauvais aloi, même si parfois
l'orgue Hammond vient nous rappeler aux bons souvenirs des années
lointaines. Turner est toujours aussi à l'aise dans son registre de
prédilection, sa voix est l'atout majeur de l'opus. Elle transcende
les mélodies et parvient même à en rendre certaines notables alors qu'elles ne le sont pas intrinsèquement.
Il
est donc parfaitement clair que ceux d'entre vous qui ne sont pas des
adeptes de la voix du Monsieur ne pourront apprécier "Road To Hell".
Reste que certains titres sont vraiment à classer au rayon des
réussites totales comme 'Future To Come' qui galvaniserait une colonie
d'aïs, 'Everywhere' qui adoucirait un gang de hooligans du Tatarstan,
sans oublier 'Calling' et 'State Of The Heart' qui feraient apprécier le
hard rock à la tribu des
Mashco-Piro.
Voilà
donc un opus tout à fait recommandable qui, bien que la révolution
ne soit pas en marche à son écoute, mérite quelques
applaudissements, a minima pour féliciter Turner de sa persévérance
et lui redonner quelques forces qui pourraient l'aider, à n'en pas
douter, à se remettre de son récent infarctus du myocarde.
Accroche-toi mon garçon, le monde du hard rock est avec toi.