On ne présente plus Jim Gilmour, clavier incontournable de Saga et qui nous propose ici son deuxième album en solitaire. Introduisant cette production comme, je cite, "the ultimate progressive rock keyboard album" (sic !). Il restait à voir si le ramage pouvait se montrer à la hauteur du plumage.
Sans atteindre les sommets annoncés (il ne faut pas exagérer non plus), force est de reconnaître que notre canadien s'en tire plus qu'honorablement. Malgré quelques passages superflus, Jim Gilmour évite les démonstrations de claviers, et nous propose un album balancé entre deux tendances...
La première, à majorité instrumentale, est à chercher du côté d'Erik Norlander et des Rocket Scientists : des morceaux bien léchés aux harmonies et rythmiques travaillées, des breaks sufisamment nombreux pour ravir l'amateur de progressif, le tout mis en place de manière extrèmement précise, quasi-chirurgicale.
La seconde se compose de petites merveilles chantées, qui trouveraient leur place sur n'importe quel album de Saga : une mélodie imparable, un refrain entêtant, et le chant assuré par Jim Gilmour himself, proposant pour l'occasion une voix chaleureuse et plutôt inattendue de sa part. Une idée à explorer pour les prochains albums du groupe ?
Malheureusement, à trop vouloir bien faire, le propos finit par s'effacer derrière la production et la mise en place, et à la longue, on se rend compte qu'il manque un brin d'émotion et d'imagination pour que cet album de simplement agréable ne devienne indispensable.