Pour la plupart des groupes, coller des mots sur la musique semble couler de source. D’autres préfèrent au contraire donner toute leur attention aux instruments. C'est ce que Karcius nous propose sur ce premier album avec 9 titres orientés Jazz avec des envolées progressives. L'idée n'est pas mauvaise en soi. Reste à voir le résultat…
L'ouverture se fait avec Kunidé, morceau agréablement agencé entre les bruits jazzy et les accords de guitare électrique, suivi de Liquid Meat, où les claviers sont mis en avant par une intro bien rythmée et une envolée plutôt réussie. L'absence de voix ne se fait pas remarquer.
Les quatres titres suivants s’émancipent totalement du mouvement progressif voire du rock tout court pour tomber dans un style purement jazzy… Entendez par-là, une absence de logique dans les suites et les changements de rythme et un déluge de notes ne présentant aucune cohérence. Personnellement, je déplore ce virage et il est probable que le public progressif ait comme moi quelques difficultés à saisir la quintessence d’un tel exercice.
L’ovni de cet album s’appelle 1111. Tranchant avec ce que l’on avait pu entendre jusqu’à présent, ce morceau est une véritable bouffée d’air frais. Le piano, inexistant ou plutôt absent jusqu’à présent, se réveille sur une mélodie semblant être signée par Mr. Richard Wakeman lui-même. A écouter absolument !
Retour à la dure réalité du jazz avec les deux derniers titres « Labyrinthe » et « Bois Ta Musique » qui font retomber la pression.
Sphere s’avère donc être un album plutôt varié, résolument Jazzy et teinté de Néo-Prog. S’il n’y a aucun doute sur le talent des musiciens, il risque d’y en avoir concernant le succès qu’aura cet opus auprès du public progressif. L’aspect jazzy en rebutera plus d’un (dont votre serviteur). Sphere est donc conseillé aux amateurs de "Néo-Jazz" ou à ceux qui veulent écouter un talentueux pianiste.