1980, Mike Rutherford (bassiste de Genesis, faut-il le rappeler) sort son premier opus solo. Des anciens du groupe, presque tous en ont déja fait autant : Steve Hackett dès 1975, Peter Gabriel en 1977 et Tony Banks en 1979. Collins attendra 1981 pour se lancer dans la carrière commerciale que l’on sait.
Que fallait-il attendre des compositions du bassiste du groupe ? De Hackett on avait découvert le goût pour les ambiances sombres et contrastées, on connaissait le talent de mélodiste du claviériste Banks, on n’avait pas été surpris de voir Gabriel se lancer avec succès à l’assaut des charts avec ses qualités vocales, mais Rutherford, c’était plutôt l’homme de l’ombre : les quelques compositions solo parues avec Genesis ne retenaient guère l’attention et on ne savait pas évaluer ses talents d’arrangeur au sein de la production du groupe.
Surprise ! Mike compose bien et nous propose un album bien homogène, avec un son très Genesis. La suite “Smallcreep’s Day”, avec ses enchaînements bien construits, recèle un bon petit esprit prog, et le reste de l’album rassemble des compositions plutot pop mais très bien faites et bien interprétées : l’excellent placement du chanteur, Noël McCalla, n’est pas étranger à cette réussite. A noter également la participation d’Anthony Phillips aux claviers.
Avec cet album, Mike Rutherford montrait qu’il était bien partie prenante de l’incroyable alchimie du groupe Genesis, en particulier dans les arrangements. Il le confirmera par la suite avec la série d’albums enregistrés avec les “Mechanics”, sur un registre moins progressif mais tout à fait honorable.