Chroniquer un album des Flower Kings n'est pas une mince affaire... C'est pour celà que vous allez pouvoir lire deux critiques résultant des mêmes écoutes...
Objectivement
Nouveau double pavé pour les Flower Kings, deux ans après Adam & Eve. Nouveau personnel également, avec un nouveau batteur, en la personne de Marcus Lillequist.
Comme à l'accoutumée, les suédois nous proposent 2 heures de musique foisonnante d'idées en tous genres, avec toutefois une tendance plus marquée au dépouillement sur certains morceaux simplifiés (la ballade "Jealousy" par exemple). Peu de temps vraiment forts, hormis peut-être l'instrumental "Pioneers of Aviation", dans lequel les 4 instrumentistes se déchaînent tour à tour, parvenant à faire surgir devant les yeux de l'auditeur les images d'un film traitant de ce sujet. Le reste est plutôt cohérent et sans trop de surprise, bien dans la tradition du groupe, l'épique "Monsters and Men" qui ouvre le premier CD en étant la preuve la plus flagrante.
Sommes-nous donc en présence d'un grand Flower Kings ? Franchement non, mais cet album ne déparera pas la discographie du groupe, et se bonifiera avec le temps.
La musique des Flower Kings se mérite : difficile d'en percevoir toutes les subtilités lors de la première écoute, et ce double-album nécessitera plusieurs passages avant d'en recueillir la substantifique moëlle auditive. Restera quand même quelques passages un peu longs que l'on aura tendance à zapper.
Subjectivement
Un double-CD des Flower Kings (encore un), et deux heures de musique à venir. On pourrait croire à l'enchantement, mais en l'occurence c'est diablement long.
La faute à des morceaux pas franchement convaincants (plages 7 à 9 du premier CD), des titres carrément agaçants (la ritournelle de manège de chevaux de bois de "Lucy Had A Dream", répétée jusqu'à plus soif), d'autres où l'on ne comprend pas le "sabotage" effectué sur quelques passages (les voix trafiquées sur instrumentation minimaliste, quelle horreur). La faute également à un son vraiment trop 70's, qui malgré toute la qualité des instrumentistes finit pas lasser. La faute enfin à l'absence de moments vraiment forts, hormis l'instrumental "Pioneers of Aviation", ou dans une moindre mesure "Monsters and Men" qui du haut de ses 20 minutes n'évite toutefois pas les longueurs.
Messieurs les suédois, je n'aurais qu'une chose à vous dire pour que votre prochain album prenne place dans ma cdthèque : gardez votre talent, mais faites plus court et plus concis.