Trio originaire du Missouri et composé de trois multi-instrumentistes, Echoes of Giants publie "The Way to Us", son deuxième album, cinq années après la parution de "At the End of Myself". Pour compléter ce line-up, le trio a de nouveau invité Joey Myers au chant, auquel il faut ajouter pour cette occasion la voix féminine de Theese Weber.
Tout comme son prédécesseur, ce deuxième volume reprend un format composé de trois suites, relatant trois histoires distinctes mais qui semblent tourner autour du bien-être, de l'amour et de la plénitude de l'être humain en opposition aux agressions et aux peurs qu'il peut rencontrer à chaque instant. Pour mettre tout cela en musique, Echoes of Giants déroule un progressif où se côtoient des parties typiquement progressives, avec de longs passages instrumentaux ('Wait','Fading'), et de nombreuses parties atmosphérique, basées sur des sections quasi-acoustiques voix/guitare, saupoudrées à l'occasion par un accompagnement léger des claviers ('Close the Door', 'Hope – part I').
Les mélodies sont travaillées, délicates, comme ourlées de dentelle, et sont interprétées avec beaucoup d'émotion, que ce soit par le trio d'instrumentistes ou par le chant masculin de Joey Myers. Assurément, Camel n'est pas très loin. L'impression est malheureusement moins favorable lorsque le chant féminin intervient ('Escape'), le timbre de Theese Weber manquant d'émotion au milieu de ce rock très pastoral. Néanmoins, l'ensemble s'écoute d'une seule traite et nous rappelle les Néerlandais de Maryson et leurs "Master Magician" de la fin des années 90.
Les grincheux pourront reprocher quelques sonorités de claviers parfois kitsch, ou encore un 'Wait – reprise' un peu pataud. Pour ma part, c'est plutôt un peu de frustration qui s'installe à l'écoute d'un titre comme 'Stand Beside Me' qui monte tout doucement en puissance et où l'on attend en vain un chorus instrumental qui ferait passer le morceau dans une autre dimension, restant finalement cantonné à un format pop-progressif sympathique. Loin d'être un manque d'ambition, ce parti-pris colle finalement plutôt bien à l'ambiance générale très homogène de "The Way of Us", dont le propos serait plutôt à classer dans la catégorie art rock.
Après 71 minutes finalement pas si longues que cela, l'impression qui ressort de l'écoute de "The Way of Us" est largement positive. Malgré les quelques bémols cités précédemment, cette œuvre cohérente s'écoute d'une traite avec grand plaisir, emmenant l'auditeur dans un univers bariolé propice à la détente et vecteur d'émotions. Que demander de plus ?