And then there were three... D’album en album, le groupe allemand Seasons of Time a vu son effectif passer d’un quintette ("Behind The Mirror", 1997) à un quatuor ("Closed Doors to Open Plains", 2014) puis maintenant à un trio, ne conservant de sa formation d’origine que le bassiste et chanteur Dirk Berger. Seasons of Time aime le changement...
Changement dans le line-up, mais constance dans le style : "Welcome to The Unknown" reste affilié à un néo-progressif dans l’ensemble confortablement conventionnel, paresseusement assis sur des claviers moelleux et dans lequel la guitare tient tous les solos. Pas grand-chose d’inconnu là-dedans... Seul ‘Driven to Drive’ échappe à ce ronron avec ses sons de claviers et de percussions plus electro, frôlant l’indus. Les autres titres emploient, voire délayent (‘Joana’, interminable) un style ultra-exploité qui fait référence autant à Alan Parsons’ Project qu’à Pink Floyd ou Genesis : l’intro de ‘Toward The Horizon’ est du pur APP, et son solo renvoie directement au ‘Fading Lights’ de "Calling All Stations".
Tout cela ne serait pas désagréable si ce n’était pas torpillé par un chant calamiteux. Dirk Berger délivre un timbre d’une redoutable monotonie, sans aucun relief, de ceux qui donnent plus l’impression de parler plutôt que de chanter. Plutôt faux, d’ailleurs (‘Dream of a Madman’, ou l’entame a cappella de ‘Joana’, insipide malgré une réverb’ exagérée).
Une fois oubliées les parties vocales, surnagent quelques passages de guitare pas mal troussés (le solo de ‘Plans to Make Plans’) mais qui ne démarquent pas Seasons of Time de la pléthore des groupes produisant du néo-progressif depuis le début des années 90. Il est urgent que le groupe se mette en quête d’un chanteur digne de ce nom...