"Wake The Sleeping Dragon!" ne change pas des habitudes avec 17 titres en à peine plus d’une demi-heure. Ce qui change, c’est l’approche thématique. Sick Of It All a eu envie de se libérer de ses thèmes habituels pour apporter un peu plus de légèreté tout en restant profondément rebelle. La pochette illustre cette idée : elle s’apparente à une affiche de film des années 50, comme pour montrer une volonté du groupe de s’amuser un peu avec une ironie mordante, passant d’un texte brûlant avec ‘Robert Moses Was A Racist’ sur l’architecte du New-York actuel à un texte évoquant les Bad Brains, ‘That Crazy White Boy Shit’. Le disque évoque aussi pèle-mêle la maltraitance animale avec ‘Bull’s Anthem’, mais aussi la vie sur la route et même la calvitie.

Le ton musical reste musclé, taillé dans le meilleur du hardcore qui décoiffe. A la production, Tue Madsen a effectué un joli travail, donnant aux titres une ampleur énorme. Entre le chant enragé d’un Lou Koller en pleine forme, des riffs énergiques portés par des guitares en fusion et une section rythmique marteau-piqueur, Sick Of It All affiche une forme insolente. Le disque s’écoute d’une traite comme une baffe que l’on ne voit pas arriver. Des titres comme ‘To The Wolves’, ‘Work The System’ ou ‘Hardcore Horseshoe’ font office de redoutables bombes. Il y a aussi quelques aspects punks entraînants comme sur ‘Bull’s Anthem’, ‘That Crazy White Boy Shit’ et ‘Work The System’.