The Browning est une formation américaine qui joue un metalcore enrobé d'electro, osant les métissages contre-nature et les collisions d’univers opposés. Music Waves avait apprécié l'opus précédent (“Isolation”), même s’il était parfois difficile d’entrer dans l'univers brownien. Quelques années et quelques changements de personnel plus tard, voici “Geist”, le nouveau spectre musical, la version n+4 de cette intelligence sombre.
Electro + Metalcore + harmonies pop = The Browning. C'est cette équation que résout à nouveau “Geist”, album baigné de sons synthétiques (leur identité) et de colère brute (leurs racines). Mais peu importe les qualificatifs, l'opus a pour noyau une énergie lumineuse et brûlante. Ainsi dès les premières secondes de ‘Sick Minds’ jusqu'à ‘Amnesia’ ou peut-être ‘Skybreaker’, les rythmes sont éprouvants, les riffs pesants et les synthétiseurs omniprésents. Mais au-delà de cet enrobage synthétique, les ornementations electro sont l'essence de “Geist“ : des bases sur lesquelles les mélodies (parfois étranges) peuvent se reposer.
L’opus est résumé par les mots "mélodie", avec ‘Final Breath’ où les harmonies offrent un contrepoint intéressant à l’agressivité ou ‘Carnage’ baignée de sonorités cheaptune qui l’habillent d'une aura quasi surnaturelle, "honnêteté" qui habite ‘Skybreaker’ et colle le frisson, le groupe voulant peut-être s’éloigner de sa base, et "puissance" avec ‘Beyond Stone’ qui est habité par une voix caverneuse et un chant mélodique touchant, ou ‘Ever Lost’ et ‘Octophobia’ qui multiplient les variations de rythmiques et les passages écrasants à la limite du djent.
"Geist" est un bon album, peut-être plus direct et "lisse" que "Isolation". The Browning y confirme un potentiel, sans toutefois oser... ou s'y risquer, le groupe continuant sur sa route sans s’en écarter. L’album est toutefois agréable, même s’il est parfois attendu et un peu long, certaines pistes étant diluées sous des tonnes de lourdeur rythmique. L’amateur y trouvera néanmoins son bonheur, tout en étant un peu déçu par cette impression de filer tout droit sans visibilité. "Gheist" est ainsi l’album de la confirmation, de la continuité d'un groupe inventif, transgressif et à part.