Formé par deux anciens du groupe de metal progressif In Morpheus' Arms, Amberfield est un quintet allemand puisant son inspiration au gré d'influences multiples et qui, après plusieurs années de dur labeur (ce sont eux qui le disent !), nous propose son premier album, "Said".
Dès les première mesures de 'Steady Brake', le style d'Amberfield est posé : du néo-progressif aux claviers tour à tour planants et aériens, avec une bonne touche de guitare rythmique apportant une coloration métallique lors des parties les plus punchy, notamment sur les refrains, tout en privilégiant l'aspect mélodique. La voix de Hannah Witt se révèle puissante, avec une tendance à s'érailler quelque peu lorsque la belle force le ton.
Les différentes compositions oscillent entre 5 et 6 minutes, ce qui permet au groupe de placer quelques variations de ton et de rythmique ainsi que de prendre le temps de développer ses mélodies, tout en conservant une formule classique basée sur des enchaînements couplets/refrains. Si la méthode est efficace, elle finit toutefois par générer un peu de monotonie, notamment lorsque deux titres s'enchaînent sur la même tonalité et les mêmes sonorités (Steady Brake' puis 'Couldn't Care Less'), d'autant qu'Hannah Witt reproduit très vite les mêmes intonations, à en devenir irritante lorsqu'elle s'ingénue à forcer son organe.
Cependant, on relèvera l'excellent 'Tap the Key' dont le caractère épique nous propose de superbes mélodies avec une belle montée en puissance qui débouche sur un refrain entêtant particulièrement bien amené. Dans une veine un peu différente, 'Fourteen' révèle une belle ballade déclamée sur fond de percussions et claviers planants avec une touche originale d'electro. A l'autre bout du spectre, 'Do or Die Now' se perd (tout comme l'auditeur) en méandres complexes, tandis que 'Red and White' tâtonne un moment avant de proposer un magnifique solo final qui vient conclure de fort belle manière un album dont les meilleurs moments évoqueraient Crystal Palace.
Si l'on sent au travers de ces 46 minutes toute l'application qui a été portée à la réalisation de "Said", les sentiments restent mitigés pour qualifier cette première réalisation d'Amberfield. Dans un style déjà plus qu'encombré par une kyrielle d'autres formations, il est désormais difficile de se démarquer de la concurrence. Ce premier album s'inscrit dans la moyenne, avec de bons moments et d'autres plus faibles. Peut-être pas suffisant toutefois pour rester dans la mémoire collective. A découvrir néanmoins.