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"Sombre, pessimiste, personnel, varié, "Ask The Dust" confirme malgré les vicissitudes et les changements de line up ?une discographie quasi sans faille."
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4/5
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En matière de rock à tendance
progressive, il existe quelques groupes français qui n’ont pas à rougir de
la comparaison avec les combos anglo-saxons. anasazi depuis sa création peut se targuer de rentrer dans cette
catégorie. Formé au pied des Alpes il y a plus de 15 ans et tirant son nom
d’une peuplade amérindienne signifiant « les anciens », le groupe,
qui commence à bien porter son nom pour le coup, n’a eu de cesse de produire
des albums de très bonne qualité mettant en exergue des influences allant de
Dream Theater à Porcupine Tree en passant par les Beatles.
Si les premiers albums étaient
marqués du sceau de ces inspirations, anazasi
a su les intégrer au fil des sorties pour mieux s’en émanciper et imprimer
sa touche personnelle grâce notamment au timbre très distinctif de son chanteur
Mathieu Madani. Loin des poncifs des chanteurs metal progressif qui ont parfois
la fâcheuse tendance à pousser au maximum leurs vocaux jusqu’à surjouer, la
voix plutôt pop et nuancée de Mathieu apporte au groupe une touche identifiable non négligeable qui permet aux Grenoblois d’émerger sur la scène
musicale.
Après la sortie de "1000 Yard Stare" qui fut une
indéniable réussite, Mathieu a pris son temps pour composer avec le fidèle et
talentueux bassiste Christophe Blanc-Tailleur onze nouveaux titres en intégrant un nouveau batteur (Anthony Barruel) et un nouveau guitariste (Bruno Saget) qui ont pris part à l'écriture.
"Ask The Dust" est
donc le cinquième album du groupe à la cover aussi bien travaillée que les
précédentes. Elle met en scène un manège dont le toit se désagrège, flottant sur
une mer agitée. On prend la mesure de la parabole suggérée qui conduit l’auditeur à interpréter ce manège comme la représentation d’une société gangrenée et secouée par ses tourments environnants pour finir en poussière, pour peu qu'il prenne conscience des sujets sensibles évoqués, en anglais,
dans des chansons traitant de la maltraitance des enfants, de maladies orphelines, de suicide, d’écologie, de mal être… Et l'album de se vouloir le reflet d'un triste constat d'une société décadente ! A première vue, cette pochette
pourrait faire penser à un album de neo progressif classique mais cette
impression trompeuse s’évapore lorsque le bouton play est enclenché.
Car cet "Ask The Dust" ne
se résume pas uniquement à ce style. Au contraire il est multiple, protéiforme
et par définition riche faisant ainsi tout le sel et la singularité de la musique du groupe. Le
revers de la médaille est que l’album nécessite plusieurs écoutes pour que l'on soit définitivement embarqué dans cette traversée. Il faut dire que anasazi a un sens
inné pour écrire des titres accessibles mais aussi plus fouillés, moins immédiats. L’auditeur
est tantôt porté par des embruns rock qui tutoient le metal prenant (‘Staring At The Sun’ et ‘Miles Away’) ou, à l’inverse, par des titres
plus déstructurés dans lesquels la guitare saturée tranche avec les nappes de
claviers rappelant la base porcupienne revendiquée par le groupe (‘Feeling
Nothing’). Il faut dire que Mathieu et Bruno ne sont pas avares en solos inspirés tout en gardant cet esprit de synthèse et d'absence de fioritures stériles.
Si l'album précédent était très axé metal, le nouveau bébé est plus subtil dans son approche tout en conservant une belle puissance (le nouveau batteur y est pour quelque chose) et apporte son lot de nouveautés. Au premier rang de cette progression se trouvent un instrumental ('Once Dead') où le groupe trouve l'alchimie entre la technique et l'émotion, quelques expérimentations électroniques ('Ask The Sun') ou des constructions encore plus alambiquées se rapprochant quelque peu de Pain Of Salvation ('And The Grudge (Still Here)') et beaucoup de Pink Floyd ('Still I Can't Hide').
Ce manège pas enchanté, sombre, pessimiste, personnel, varié, illustre un "Ask The Dust" qui est la manifestation du talent du groupe pour maintenir tout l'intérêt pendant ce long album et vient confirmer, malgré les vicissitudes et les changements de line up, une discographie quasi sans faille.
Plus d'information sur
https://www.facebook.com/anasazi.prog/?locale=fr_fr
LISTE DES PISTES:
01. Staring At The Sun 02. Miles Away 03. Feeling Nothing 04. Drift Away 05. Falling 06. The Second Before 07. Still I Can't Wait 08. And The Grudge (still Here) 09. Into The Flood 10. Once Dead 11. Ask The Dust
FORMATION:
Anthony Barruel: Batterie Bruno Saget: Guitares Christophe Blanc-Tailleur: Basse Mathieu Madani: Chant / Guitares
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(1) AVIS DES LECTEURS
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Voila effectivement un album qui demande quelques écoutes pour vraiment entrer dedans. Anasazi nous délivre une solde prestations, avec des titres qui font montre d'une belle puissance, mais toujours mélodique (l'enchaînement classieux des titres 7 e 8). Mathieu Madani dispose d'un timbre de voix particulier, qui donne une vraie originalité, pour ne pas dire personnalité, au groupe. Sur les titres les plus accrocheurs, on pourra juste reprocher quelques riffs de guitare qui traînent en longueur. Finalement, c'est dans les titres les plus calmes qu'Anasazi se montre le moins à l'aise, comme si ce n'était pas son terrain de jeu : Once dead est d'un ennui mortel, sans jeu de mot, et The Second Before est juste irritant. Mais tout cela reste de très bonne facture, et en tant que composition hexagonale, mérite tous nos encouragements.
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(0) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.2/5 (6 avis)
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STAFF:
4/5 (2 avis)
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