A l’origine, A Triggering Myth est un duo américain composé de 2 multi-instrumentistes, Tim Drumheller et Rick Eddy, mais chaque album voit aussi la participation d’invités différents qui complètent la formation pour l’occasion et lui donnent une « coloration » particulière. Cette fois-ci, il faut compter sur la présence d’Akihisa Tsuboy, violoniste du groupe japonais KBB.
« The remedy of abstraction » est le sixième album du groupe et s’inscrit dans la continuité des précédents opus, à savoir un jazz-rock synthétique, instrumental et progressif influencé notamment par l’école de Canterbury. Il est certain que cet album (ainsi que les précédents) s’adresse prioritairement aux amateurs de musiques complexes et déstructurées, celles qui ne possèdent ni véritable refrain ni ligne mélodique facilement identifiable, ce travail rappelant parfois également celui d’autres groupes américains comme Happy the Man ou encore Underground Railroad.
Le premier morceau de l’album, au titre très poétique, illustre bien ces propos. Pendant les premières secondes, on a l’impression que tous les musiciens débutent une « jam » d’improvisation, ça part dans tous les sens, et puis au bout d’une minute trente environ, les instruments commencent à structurer leur ligne musicale dans un propos « jazzy » plus cohérent sans toutefois sombrer dans la facilité. Le reste de l’album continue sur cette lancée avec l’intervention parcimonieuse mais toujours subtile du violon invité.
Le seul reproche que l’on pourrait faire à ce groupe, c’est de faire un peu toujours le même album (à quelques différences près) mais si cela ne vous dérange pas et que vous aimez le progressif élaboré ainsi que le jazz, vous pourriez bien adhérer à la musique intemporelle de ce collectif au nom si mystérieux.