Si la grande Histoire du Progressif veut qu’en 1988, Queensrÿche ait révolutionné le genre et influencé les groupes de metal prog’ que vous découvrez tous les jours sur votre site préféré, les américains remettent le couvert 18 longues années plus tard en donnant suite au mythique « Operation Mindcrime »… Le personnel en présence reste inchangé par rapport à celui de l’époque, si ce n’est le remplacement de Chris De Garmo par Mike Stone qui soutient la comparaison sans faillir !
Musicalement point de surprise comme peut en attester le superbe et malheureusement trop court « Freihet Ouverture » sur lequel le souvenir de Michaël Kamen rode ; « Operation Mindcrime II » reste dans la droite lignée de son aîné…
Tout ce qui a fait le succès de ce dernier est présent sur cette suite, à savoir majoritairement des titres très typés hard rock 80’s dont l’exemple le plus frappant est « One Foot In Hell » voire « Speed of Light » au riff très « Kashmir »… A ce titre, le plus amusant -ou navrant c’est selon- c’est que la production sonne également très 80’s au point que l’aîné paraîtrait plus contemporain que son cadet !!!
Au milieu de titres somme toute linéaires, soulignons l’heureux enchaînement débutant par le heavy « A Murderer ? » suivi de près par l’atmosphérique « Circles » introduction à la pièce maîtresse de cette suite à savoir « It I Could Change It All » clone de « Sister Mary » avec à nouveau Pamela Moore et sa fin grandiloquente magnifiée par des chœurs lyriques qui s’enchaîne à merveille avec l’intro punchy de « An international Confrontation »…
Comme on peut le constater les différences entre « Operation Mindcrime » et son successeur sont très minimes voire inexistantes, ce qui peut soit chagriner ceux qui recherchaient une suite à la Dream Theater (« SFAM »), soit enthousiasmer les amoureux transis du 1er volet qui n’attendaient pas d’évolution… Tout en sachant que des évolutions, Queensrÿche en a connu tout au long de sa longue discographie !
En bref, les fans férus de ce style en général et du groupe en particulier, ceux qui ont porté aux nues le 1er volet, vénéreront son digne successeur qui leur réservera de très bonnes surprises comme, par exemple, la rencontre au sommet entre Geoff Tate et Ronnie James Dio (« The Chase »)…
A l’inverse, les détracteurs dénigreront un album qui sonne comme il y a 20 ans, aux plans éculés et donc sans aucun intérêt… Enfin, les derniers, comme moi, trouveront un sympathique album de hard rock rappelant leur jeunesse mais qui ne révolutionnera en rien un genre dont les américains ont été les précurseurs !