Le métal en général a ce côté sympathique de voir surgir des groupes venus d’horizons lointains dans lesquels nous n’osions imaginer qu’on puisse y jouer de la musique et encore moins du métal !
L’OVNI de ce jour est le groupe Indigo Child en droite provenance de Slovénie qui nous réédite son 1er album entièrement auto-financé « Re-Death »…
Quid de la musique ?
L’album démarre sur un « DNA » instrumental planant et ensorcelant introduction à « 60 Secondes of Life » qui reprend le thème du titre précédent tout en montant crescendo en puissance mêlant passages acoustiques envoûtants et métalliques incisifs…
Déboule ensuite un « Involve Synthetic » qui débute sur un air d’accordéon aux accents très slaves sur lequel viennent se greffer des riffs saccadés et heavy du meilleur effet…
Mais car il y a un mais et de taille, les lignes de chant hyper graves font perdre une grande partie du charme indéniable de ces compos exotiques !
Et ce n’est pas le soutien fort agréable de la soprano en arrière plan qui pourra gommer ce défaut rédhibitoire !
La question existentielle qui me taraude est de savoir si le fait de poser de tels vocaux masculins fait partie de l’exercice de style qui consisterait à déstabiliser l’auditeur ? Si ce le cas, c’est complètement réussi au plus haut point mais une déstabilisation strictement négative…
En effet, autant on peut être séduit par l’originalité des associations musicales proposées, autant on ne peut être que dubitatif devant un chant si incongru… A ce titre, imaginez une musique métal gothique hyper riche mêlant accordéons slaves, chœurs lyriques, atmosphères orientales (« Divine Communication »)… chantée par un Cunnie Williams pour nos plus jeunes lecteurs ou un Barry White pour les plus anciens : improbable et malheureusement proche du burlesque !
Dommage car ce dernier sentiment vient atténuer les très bonnes impressions ressenties grâce aux qualités évidentes de compositions et de la maîtrise des musiciens du groupe !