Nul besoin, j’imagine, de vous présenter l’emblématique guitariste du grand Pink Floyd, j’ai nommé David Gilmour. Après la reformation éphémère du légendaire groupe le temps d’un concert au Live 8, le voilà qui relance sa carrière solo dans la foulée. Celle-ci en avait bien besoin tant About Face, le dernier album en date sorti il y a maintenant 22 ans, m’avait franchement déçu. Grand bien lui en a pris, il s’agit sans aucun doute de son meilleur album solo.
A l’image de sa pochette, l’auditeur s’apprête à rentrer dans l’univers du guitariste où le rêve et la méditation sont omniprésents. Un monde fait de calme et de mélancolie. Point de progressions alambiquées, tout est à chercher du côté d’un feeling à fleur de peau. L’ambiance est feutrée donc, les notes très pures et le chant majestueux. C’est ce qui fait toute la richesse d’un tel album !
Certes, tous les morceaux ne sont pas de grandes réussites, à l’image d’un « Take A Breath » un peu décalé ou d’un « This Heaven » plutôt étrange. Mais comment ne pas succomber à des brûlots tels que l’instrumental « Castellorizon » à l’orchestration magnifique, au délicat « On An Island », à cette espèce de "sensualité" qui se dégage d’un « The Blue » où bien de la merveille qu’est « Red Sky At Night » dans lequel Gilmour s’essaie avec réussite au saxophone.
Il se permet même le luxe de ne pas tomber dans une certaine facilité et expérimente de nouvelles sonorités dans un « Then I Close My Eyes » surprenant. Et quand bien même, il tombe dans une pop déguisée, celle-ci est suffisamment classieuse pour me charmer les tympans.
Inutile de le rappeler, l’homme est un guitariste hors pair, son jeu toujours gorgé de feeling n’abuse pas de notes inutiles. Il joue toujours aussi merveilleusement bien tout comme son compère Floydien plus discret Richard Wright qui y va de quelques interventions bienvenues aux claviers.
Vous l’avez compris, l’album, excepté « Take A Breath », est furieusement calme et empreint d’une grande délicatesse. Il n’est donc pas certain que vous y trouviez votre compte tant celui-ci cultive ce côté majestueux. Pour ma part, j’ai choisi de définitivement rester sur cette île, loin d’être déserte, tant celle-ci est habitée par cette si merveilleuse guitare… Merci Monsieur Gilmour pour ces quelques instants de douceur dans ce monde de brutes !