Disons le clairement, en ayant découvert The Edgar Broughton Band par le biais de l'album Bandages que j'ai eu l'honneur de chroniquer ici même, mon impatience à prendre connaissance de cette prestation live était pour le moins modérée. Et bien, sans crier au génie pour autant, il faut savoir combattre ses propres a priori et j'avoue que je suis loin de regretter l'entrée de ce Live Hits Harder dans ma discothèque.
Pourtant, cela démarre plutôt mal : le groupe est introduit par un énergumène dont on se demande qui vient de le réveiller sans ménagement aucun et on comprend d'entrée que la production, lamentable, a en plus décidé de réduire le plus possible le public au silence. Malgré cela, il ressort globalement de ce live une impression plutôt positive, si l'on se place dans le contexte de l'époque et que l'on apprécie les "albums qui sentent la poussière", comme il est dit classiquement chez MW.
Enregistré en 1976, cet album comprend quelques bons moments, comme le très lourd "Love In The Rain" ou l'excellent "Smokestack Lightning", typiques des délires de cette période. Servi par une interprétation approximative et un chant approximatif, l'album est globalement... approximatif mais dans le ton d'un certain style que je qualifierais personnellement de free-rock des années 70's.
Bien que je reste persuadé que les live des Doors ou de Grateful Dead, par exemple, restent nettement supérieurs à ce type de production, je pense que ceux d'entre nous qui raffolent de ces ambiances "prends un pêtard, ta guitare, un micro et lâche-toi pendant 45 minutes" devraient s'attarder un moment sur ce Live Hits Harder.