Fondé en 2006 à Prato (Toscane, Italie), Lifestream ne sort son premier album qu'en ce début d'automne 2018 après avoir remporté quelques prix et fait paraître 2 EP. Voguant sur les rives du rock progressif doux et subtil largement inspiré par ses aînés, "Diary" n'en est pas moins une pièce remarquable à bien des égards.
L'aventure débute avec 'Dreamer', qui nous propulse délicatement dans un univers mélodieux et douceâtre avant de se durcir quelque peu dans une forme de rock gorgé de mellotron pour finir sur une évocation pleine de sensibilité à la guitare chatoyante et confortable. Chaque titre mériterait une revue de détail précise car les changements d'ambiance et de rythme sont à la fois assez marqués mais également empreints de subtilité. C'est tout le talent de Lifestream qui a joliment digéré ses influences néo-progressives, AOR et autres. Par exemple de nombreux passages de 'Built From The inside' peuvent nous rappeler Marillion époque Fish.
La musique des Italiens est d'une grande richesse mais garde en permanence le souci d'une certaine retenue, que ce soit les ambiances soignées façon Moog, les solos sucrés et envoûtants de guitare, le chant assez nuancé qui déploie des mélodies riches et s'énerve un peu quand il le faut. Il ne s'agit pas d'une musique complexe à proprement parler. Mais plutôt d'une ouverture inaltérable pour que chaque instrument soit précisément à sa place pour œuvrer vers ce que Lifestream peut faire de meilleur. C'est un peu un néoprog sans le côté parfois soporifique car il se passe toujours quelque chose sur "Diary" - même si tout n'est pas parfait.
On trouve quelques facilités sur 'Sound Of The Earth' en termes rythmiques ou harmoniques jusqu'à la partie instrumentale qui réveillera les auditeurs au gré des interventions bigarrées de la guitare et de la basse, ronflante comme jamais. 'Discoveries', qui dure près de dix minutes nous emporte complètement dès les premières notes magnétiques et ensorcelantes et nous garde captif tout du long. Que dire de la pièce maîtresse de plus de 15 minutes intitulée 'Over The Rippling Waters' ? L'incroyable travail à la basse d'Andrea Cornuti prend encore une nouvelle ampleur au service de mélodies parfaites, d'une guitare qui se veut accrocheuse, rugueuse ou parfois d'une absolue fragilité et d'un clavier caméléon.
Cet album est une véritable invitation au voyage au pays du rock prog, à la fois onirique et varié. Tout y est exactement à sa place, les ambiances sont travaillées et captivantes et les musiciens au sommet de leur art dès le premier album.