Les Scandinaves d'Amaranthe nous avaient laissés , il y a à peine deux ans, sur la bonne impression d'un "Maximalism" surprenant et entraînant à souhait. Le groupe composé de musiciens suédois et danois revient cet automne avec un nouvel album intitulé "Helix" qui s'annonce dans la lignée du précédent.
Si ces chères têtes blondes ne brillent généralement pas par leur originalité, ils avaient su convaincre avec un dynamisme et une force mélodique hors du commun. Et il faut reconnaître que la première écoute de ce "Helix" n'est pas très emballante. Tout d'abord parce qu'elle est sans surprise. Amaranthe applique à la lettre la recette des précédents opus, à savoir un metal mélodique catchy à trois chanteurs, teinté de pop et largement abreuvé des riffs acérés de Olof Mörck et de clavier electro. Ensuite parce que l'effet de surprise ne fonctionne pas aussi bien.
Certes, la voix limpide de Elize Ryd est impressionnante de justesse et d'amplitude. Elle s'aventure cette fois sur un terrain parfois pop ('Dream' ou 'Unified') dans un registre proche du jeu de Sharon Den Adel sur son album solo "My Indigo" et elle le fait très bien. Le chant death de Henrik Englund Wilhelmsson est, quant à lui, plus présent, comme pour renforcer l'aspect metal de l'ensemble mais ne masquant pas des lacunes d'écriture parfois criantes (la naïveté des phases instrumentales de 'Inferno' ou 'My Heaven'). Nils Molin (Dynazty) remplace Jake E. Lundberg au chant clair masculin et le Suédois s'en tire avec les honneurs. Sa tessiture large et son timbre chaud rappellent avec bonheur Jorn Lande ou Russel Allen. Toutefois, c'est clairement celui des trois qui est le plus en retrait sur cet "Helix" et presque absent de certains titres ('GG6' ou encore 'The Score').
Ne reste plus donc que l'aspect mélodique pour sauver cette galette. Bien que moins immédiates que celles de deux ans auparavant, les compositions de la cuvée 2018 finissent tout de même par fonctionner au bout de deux ou trois écoutes et les refrains se fredonnent facilement et restent en tête des heures après l'écoute. L'efficacité de 'Countdown, 'Breaktrough Stardust'' et 'Helix' en fait même des tubes en puissance, un terme employé à dessein tant le formatage des pistes autour de 3'30" semble sciemment taillé pour la radio. Sirènes commerciales, quand vous nous tenez !
C'est donc un bilan contrasté qui se dégage au moment de faire les comptes, avec d'un côté une originalité en berne, de l'autre des mélodies efficaces portées par deux chanteurs hors normes et un metal entraînant. "Helix" n'est ni mauvais ni raté mais il peine à procurer un plaisir d'écoute total. Il plaira malgré tout aux fans du groupe qui aimeront l'énergie et le son moderne de l'ensemble, ainsi qu'aux amateurs de metal mélodique friands de voix puissantes. Il reste que la concurrence de sorties similaires risque de pénaliser le succès de celui-ci. Dommage, mais il est légitime d'espérer qu'Amaranthe se relève très vite de ce dérapage, pourtant contrôlé.