Si, malgré les chroniques élogieuses de leurs quatres précédents albums, vous ne connaissez toujours pas Sylvan, « Posthumous Silence » est une nouvelle chance de combler cette lacune. Depuis ses débuts, cette formation n’a cessé de nous offrir des albums de qualité, réussissant tout en conservant son identité, à s’améliorer et évoluer d’années en années. « Posthumous Silence » ne déroge pas à la règle et s’avère être - une fois de plus pour le groupe – une œuvre absolument incontournable.
Réaliser un concept album est un exercice difficile. Il faut arriver à retranscrire via la musique et les paroles des émotions, des bouts d’histoire et éviter les pièges tels les longs dialogues ennuyeux ou les morceaux qui ne collent pas aux textes. Inutile de dire que Sylvan s’en tire avec une facilité déconcertante…
Les deux premiers titres mettent dans l’ambiance avec quelques bruitages en guise d’introduction suivi de chœurs dans un style très hollywoodien pour une mise en oreille irréprochable… Et c’est 70 minutes de bonheur qui débutent…
Les habitués ne seront pas dépaysés car le style - entre rock intimiste et rock nerveux - de la formation est reconnaissable dès le troisième titre débutant tout en douceur par une mélodie de piano pour lentement monter en puissance…
Tout le talent des musiciens aussi bien dans le travail de composition que dans l’exécution éclate au grand jour. Comment ne pas s’émerveiller devant l’efficacité des mélodies, devant les reprises du thème reconnaissables et pourtant si différentes qu’il est à chaque fois difficile de savoir où il a déjà été entendu, devant les transitions tellement parfaites que les changements de pistes passent inaperçus ?
Les constatations ne s’arrêtent pas là. « Posthumous Silence » regorge de plans prodigieux (Pane of Truth), de bonnes idées tel l’ajout de violon ou de samples (dialogues, disputes, oiseaux) qui ajoutent de la vie à l’ensemble ou encore quelques aspects symphoniques du plus bel effet. Le chant est toujours aussi impérial et source d’émotions aussi bien dans les graves que dans les aiguës. Enfin, il faut souligner le travail réalisé sur les sonorités se faisant parfois très actuelles et qui devraient empêcher cette œuvre de vieillir trop vite…
Tous les ingrédients du rock progressif ainsi réunis entrent en osmose le plus naturellement du monde. Douceur et agressivité, nervosité et mélancolie, les paradoxes se rejoignent pour nous apporter plaisir et frissons… Sylvan a quasiment réussi à composer l’album que j’aurai souhaité entendre…