Voilà plus de 20 ans que Payable On Death (P.O.D. pour les intimes) écume la scène néo metal US avec un regain de popularité ces dernières années - plus de 10 millions d’albums vendus depuis 1992 (tout de même !). Régulièrement nominés aux Grammy Awards et présents dans de nombreuses B.O de films outre-Atlantique, P.O.D. reste méconnu en Europe malgré un passage au Hellfest en 2013 et une nouvelle participation en juin prochain.
Mélange de metal agressif, de rap et de chant plus traditionnel, P.OD. détient un style bien à lui et c’est cette particularité qui le rend intéressant. "Circles" est déjà le dixième album studio du groupe. Les influences les plus marquantes gravitent dans des sphères grunge et néo metal, mais pas que. Par exemple, le groove popisant de 'Circles' et de 'Domino' semble faire les yeux doux aux sirènes radiophoniques et pour tout dire, les entendre de temps à autres nous changerait du néant général.
Il est également facile de retrouver des airs des Red Hot Chili Peppers sur 'Always Southern California' ou sur 'On The Radio', deux titres ultra mélodiques à l'efficacité imparable faite de mélodies entêtantes et d'un rock simple et efficace. De même 'Fly Away' rappelle les Black Eyed Peas, période "Elephunk". D'autres titres plus classiques rappelleront facilement A7X ('Listening For The Silence' ou 'Dreaming') et viendront compléter une impression générale très positive. Les guitares sont acérées, la rythmique pointilleuse et les musiciens, sans être des génies, affichent une maîtrise et une expérience qui leur permettent toutes les fantaisies.
Mais c'est dans l'exercice d'un hip-hop agressif que le combo donne la pleine mesure de son énergie communicative. À l'instar du metal rap tourbillonnant de 'Soundboy Killa' et de 'Panic Attack', le titre d'ouverture 'Rockin' With The Best' envoie du bois ! Sur une rythmique des plus rock, soutenue par une basse salement vibrante et des riffs saturés, le chant très typé rap west coast laisse vite la place à un refrain rageur qui emporte tout sur son passage jusqu'au final où les hurlements du refrain vous donnent envie de tout lâcher avec eux.
Malgré les réticences initiales, il faut reconnaître que les éléments de culture urbaine et hip-hop sont extrêmement bien intégrés à une musique qui mêle intelligemment toutes les influences qui font de ce "Circles" une petite merveille d'accessibilité. Comme en témoignent les quelques liens plus bas dans cette page, chacun y trouvera des motifs de réjouissance et même les plus réfractaires au rap US, puisqu'il ne constitue pas, loin de là, le type de chant principal de ce "Circles". P.O.D. est certes méconnu en France, mais c'est bien injuste au regard des qualités de leur dernière offrande que nous ne pouvons que vous conseiller d'étudier de près.