"Stairway To Valhalla" est présenté comme un album parodique d'un groupe italien qui ne se prend pas au sérieux. Et pourtant à l'écoute de l'introduction et du début du premier morceau, dans lequel apparaît un certain Fabio Lione, on a l'impression d'avoir affaire à un clone de Rhapsody aux rythmiques puissantes, au chant maîtrisé, à grand renfort de chœurs et d'orchestrations soignées et puis au bout de 2 minutes, cela commence à déraper avec une sorte de délire enfantin. Parce que, oui, il s'agit bien d'un groupe talentueux mais aussi rigolard, qui enfonce tous les clous comiques possibles et imaginables. Alors bienvenue dans cet univers sens dessus dessous, je vous présente Nanowar Of Steel.
Peu connus en France, les Romains n'en sont pas à leur coup d'essai puisqu'ils ont commis des singles, des live, un DVD et 3 albums, sympathiquement intitulés "Other bands Play, Nanowar Gay", "Into Gay Pride Ride"ou encore "A Knight At The Opera". S'appuyant sur de bons musiciens, ils explorent les styles de Manowar, de Judas Priest, de Blind Guardian, de Hammerfall et autres, mais font aussi des tonnes de clins d'œil plus ou moins subtils ou appuyés à tout ce qui bouge. Pour en faire encore plus, l'album est parsemé d'interludes musicaux ou vocaux en différentes langues pour créer l'ambiance. Une atmosphère délirante qui a pour vocation de tourner en ridicule le sérieux de leurs victimes.
Pour vous donner une idée, on peut citer le 'Heavy Metal Kibbles" (Kibbles signifie croquettes) qui est une véritable bataille rangée entre les ouaf ouaf des couplets et les miaou miaou du refrain sur fond de Judas Priest et de chant suraigu. 'The Call Of Cthulhu' évoque les jeux vidéos des années 80 mais aussi Rammstein. 'Vegan Velociraptor' est drôle, rien que pour le titre alors que 'Another Drill In the Wall' marie Pink Floyd et Led Zepplin pour introduire 'Ironmonger (The Copier Of The Seven Keys)' en forme d'hommage à Helloween et à la myriade de groupes de heavy guerrier mélodique, type Sabaton ou Civil War. 'The Crown And The Onion Ring' imite un français essayant de parler un pseudo anglais avec un accent bien franchouille et se termine par "En Marche To The Carrefour" qui déboule sur une parodie de Manowar. Même les thèmes à la mode sont moqués comme avec 'L'Operatole Ecologico' qui raille l'écologie à grand renfort de cris tels que "Compost" sans oublier l'interlude japonisant qui va bien.
On rigole bien à l'écoute de cet album qui pour autant est loin d'être ridicule. Musicalement il tient tout à fait la route et s'amuser à reconnaître tous les clichés pourrait suffire à nous passionner. Alors, rien que pour sourire, pour prendre du recul par rapport à des styles souvent très (trop ?) sérieux, il faut écouter ce "Stairway To Valhalla", sans retenue.