Sorte de dandy crooner de la pop, Paul Weller s'est révélé au début des années 80 avec The Jam puis The Style Cuncil dont il était le chanteur et principal compositeur. Considéré comme l'un des pères fondateurs du mouvement mods, Il a ensuite débuté une carrière solo dans un style pop rock au début des années 90. "True Meanings" est déjà le 13ème album d'une carrière très prolifique.
'The Soul Searchers' qui ouvre l'album est une sorte de ballade bluesy acoustique. Le style est plein de groove et le refrain accrocheur embarque l'auditeur dès la première écoute. Une petite perle de la sorte est idéale pour bien débuter. La suite n'est toutefois pas toujours aussi emballante. Tout aussi intimiste, le reste de l'album fait la part belle à la voix chaude et sensuelle du Britannique sur fond de guitare acoustique et d'arrangements simples voire minimalistes.
Les instruments sont clairement en retrait et les phases instrumentales ne sont pas légion. Dommage car le solo d'orgue Hammond sur le titre d'ouverture, qu'aurait apprécié le regretté Ray Manzarek (The Doors), ou les arrangements subtils de 'Old Castles' valent vraiment le coup d'oreille.
Tout est fait pour magnifier la voix de Weller. Pas d'envolées rock donc, à peine plus pop d'ailleurs. Des accents country se font entendre sur 'Bowie' ou 'Aspects' avec leur violon langoureux, mais c'est le format ballade mélancolique qui prédomine. Dans le domaine, l'ennui n'est pas très loin sur plusieurs titres répétitifs comme le mièvre 'Books', l'intro soporifique de 'White Horses' ou 'May Love Travel With You' dont les mélodies peinent à nous captiver.
Heureusement, d'autres titres comme les bluesy 'Mayfly' ou 'Wishing Well' tirent l'ensemble vers le haut. Tout comme les mélodies plus accrocheuses de 'What Would He Say' et 'Movin On' qui justifient l'intérêt pour l'album. Résolument doux et mélancolique, folk et poétique, "True Meanings" confirme le talent de l'Anglais, passé maître dans l'art d'écrire et composer. L'album se dévoilera au fil des écoutes et l'impression générale de calme et de sérénité apportera un réel plaisir pour un moment de détente et de douceur.
Impression mitigée au final puisque qu'une bonne moitié des titres porte l'album alors que l'autre est trop lisse et linéaire pour soulever les foules. Certes la voix suave de Paul Weller a ce petit quelque chose d'envoûtant et de nostalgique mais ça ne suffit pas sur la longueur et un bon tiers des 14 pistes risque de venir à bout de la patience des auditeurs les moins tenaces. L'album saura toutefois exprimer son potentiel auprès des amateurs de chant intimiste et mélancolique, en cette fin d'automne au coin du feu. Les autres passeront certainement leur chemin.